M. Sami Zaoui, le nouveau secrétaire d’Etat chargé des technologies de la communication évoque les nouvelles règles de la censure sur le Net, les licences 3G à accorder aux opérateurs qui en sont encore privés. Et c’est le deuxième membre du gouvernement tunisien à s’activer sur twitter.
M. Sami Zaoui, le nouveau secrétaire d’Etat chargé des technologies de la communication évoque les nouvelles règles de la censure sur le Net, les licences 3G à accorder aux opérateurs qui en sont encore privés. Et c’est le deuxième membre du gouvernement tunisien à s’activer sur twitter.
En premier lieu et malgré son rattachement au ministère de l’industrie et de la technologie, M. Zaoui a insisté sur l’autonomie dont dispose le secrétariat, notamment au niveau de la communication. Il avoue toutefois que la com en question n’a pas toujours été maîtrisée, notamment quand le secrétariat a abordé les nouvelles règles de la censure du Net en Tunisie. Il promet toutefois que le secrétariat va communiquer plus efficacement afin d’éviter les quiproquos.
Mais pourquoi le ministère des TIC a été réduit à un simple secrétariat ? «Moi je connais bien le secteur de l’industrie et je peux vous assurer qu’il existe beaucoup de points en communs entre l’industrie et les TIC», répond cet ex président de l’ATUGE, une association qui regroupe les plus grand acteurs de l’économie tunisienne.
La com du gouvernement sur twitter
M. Zaoui a été le deuxième membre du gouvernement à rejoindre le réseau de micro blogging twitter. Il a ainsi rejoint Slim Amamou, secrétaire d’Etat à la jeunesse et aux sports, et il y communique parfois l’activité de sa journée, de ses réunions, ainsi que les dernières décisions qui émanent de son secrétariat. On se souviendra notamment de sa décision diffusée sur son compte twitter concernant la libéralisation d’octroi des patentes pour l’ouverture des Publinets.
«Nous avons senti que Slim Amamou était très présent dans les décisions de votre secrétariat», avons-nous déclaré à M. Zaoui. Ce dernier nous répond alors que c’est plutôt la communauté de twitter qui a associé Slim Amamou à Sami Zaoui en les citant tous les deux dans leurs tweets. «Mais en réalité, Slim n’est intervenu que sur quelques ‘’dossiers’’ TIC, notamment au sujet de la levée de la censure» précise M. Zaoui.
La censure ? C’est une affaire de justice
Evoquant le sujet de la censure, M. Zaoui a insisté sur le fait qu’Ammar 404 (appellation populaire donnée au censeur du Net en Tunisie) n’exerce plus aucun pouvoir. «Notre principe de base : Internet est libre. Mais par rapport à ça il y a des règles. Et ces règles ne seront plus définies par une administration, mais par la justice tunisienne».
«Il nous manque une loi internet en Tunisie», poursuit-il. «Le gouvernement de transition ne peut pas la créer. Il nous faudra une année au minimum pour la mettre en place. Actuellement, nous avons un vide juridique sur cette question. Mais ça relèvera du travail du prochain parlement après les élections. De mon côté, je ne compte pas rester dans le gouvernement après les élections», précise-t-il aux journalistes.
3G pour tous les opérateurs en 2011
M. Sami Zaoui a également évoqué les 25% du capital de Tunisiana vendu par Qtel à Sakher El Matri, gendre du président déchu et en fuite depuis la Révolution. «Aujourd’hui, elles (les parts de Sakher, ndlr) appartiennent à l’Etat tunisien et c’est une mesure conservatoire». M. Zaoui n’a pas par contre voulu se prononcer sur le devenir de ces parts. Tunisiana va-t-elle être nationalisée ? Où ces parts vont être tout simplement introduites en bourse tunisienne ? «C’est une décision stratégique et il faut que l’Etat tunisien étudie tous les scenarios».
Concernant la 3G, M. Zaoui a laissé entendre que Tunisiana aura sa licence d’ici la fin de 2011 et Tunisie Telecom aura le feu vert pour sa commercialisation dès la fin de l’exclusivité d’Orange sur cette technologie. «L’année d’exclusivité d’Orange sur la 3G se terminera le 31 mars 2011», précise-t-il.
A propos de l’introduction en bourse de Tunisie Telecom, M. Zaoui déclare que l’Etat tunisien et Tecom décideront de la date d’introduction en bourse et qu’elle sera probablement prise cette semaine.
Mais quid du budget colossal qu’accorde l’Etat tunisien à Microsoft concernant les licences des logiciels utilisés dans les administrations tunisiennes, le nouveau gouvernement va-t-il se libérer de cette contrainte et accorder plus de place à l’Open Source ? M. Zaoui répond : «Le contrat avec Microsoft a été signé en 2007 et il se termine en 2011. L’utilisation de l’Open Source va être bien évidemment étudiée».
Welid Naffati