Les journalistes appuyant la dictature de Ben Ali sont toujours en fonction. Les milices médiatiques continuent de pavoiser. Et voilà qu’un groupe de journalistes patriotes se forme pour démasquer les supplétifs journalistiques de Zaba encore actifs.
Les journalistes appuyant la dictature de Ben Ali sont toujours en fonction. Les milices médiatiques continuent de pavoiser. Et voilà qu’un groupe de journalistes patriotes se forme pour démasquer les supplétifs journalistiques de Zaba encore actifs.
Bas les masques ! C’est l’appel lancé par le comité de dénonciation des journalistes qui ont servi la machine propagandiste de Zaba. L’objectif ? Donner un coup de projecteur sur les rédacteurs en chef, journalistes, complices du régime de Ben Ali. Une initiative d’autant plus salutaire qu’ils sont nombreux à sévir encore dans la presse imprimée ou électronique, sur les ondes de nos radios, et même à la télé. Les publicitaires et communicateurs complices seront du reste également ciblés. Le comité vient ainsi répondre à l’appel des 10 millions de Tunisiens appelant à rompre avec l’ancien régime, ses pratiques despotiques et ses protagonistes. Il s’agit donc clairement d’un acte de salubrité publique, dans la mesure où sans honte ni regrets, ceux qui sont impliqués jusqu’au cou dans le système de Zaba, n’ont pas tous tiré leur révérence. Pis : certains d’entre eux jouent même les révolutionnaires de la 25ème heure.
Les journalistes qui seront dénoncés par ce comité contribuaient à la diffusion d’informations tendancieuses, et souvent fausses, pour atténuer l’ampleur des actes mafieux de l’ancien régime. Une couverture que le régime de Zaba mettait à profit à la fois au niveau international et local. Les articles des thuriféraires du régime permettaient de redorer à peu de frais l’image de Zaba à l’étranger. Et sur le plan local, ces écrits (dans la presse électronique et imprimée), émissions radiophoniques ou télévisées, jouaient un double rôle. Le premier objectif étant de tromper la population sur les réalités de la Tunisie. D’autre part, les auteurs de cette information complaisante avec le régime exerçaient de ce fait une pression sur les journalistes indépendants. En clair : toute vision des choses différente, tout article ou émission mesuré prenait des allures de dangereux brûlot d’opposant. D’autres sont allés plus loin dans l’ignominie. Les journalistes-collabos ont fait le boulot des barbouzes, en contribuant avec leurs rapports de flicaille à museler et exclure les journalistes appliquant leur métier avec déontologie.
La fange du journalisme tunisien est même allée jusqu’à lancer des appels publics au lynchage des opposants, des militants des droits de l’homme ou des journalistes indépendants. Autant de services pour lesquels ces maquilleurs de l’ancien régime ont été dûment gratifiés. Les Sakhr El Materi, Trabelsi, et autres supplétifs des secteurs publics et privés ont su récompenser leurs mercenaires pour les services rendus.
Mais le vent de la Révolution a soufflé sur la Tunisie. Les choses changent, même si certaines figures emblématiques des temps révolus font mine de l’oublier. Les Tunisiens ne sont pas amnésiques pour autant. Ceux qui ont participé à la dégradation du travail journalistique en Tunisie, n’auront pas de sitôt droit à l’amnésie.
Thameur Mekki