Avec 8% d’intentions de vote, le chef historique du principal parti d’opposition tunisien, Ahmed Néjib Chebbi, arrive en tête d’un sondage d’opinions politiques, le premier du genre en Tunisie, réalisé par l’institut spécialisé “Sigma Conseil”. Mais près d’un mois après la chute du régime Ben Ali, “les trois-quarts des Tunisiens ne savent pas pour qui ils iraient voter”, relève les analystes du sondage.
Fondateur du parti démocratique progressiste (PDP), Ahmed Néjib Chebbi, un avocat de 64 ans, a un long parcours politique au cours duquel il a été emprisonné à plusieurs reprises. M. Chebbi, ministre du développement régional et local dans le gouvernement de transition, recueille 8% d’intentions de vote, suivi du général Rachid Ammar, chef d’état-major de l’armée de terre (4,4%). La popularité de ce général revient au “rôle majeur” qui lui est prêté dans “la révolution tunisienne” qui a conduit à la chute du président Zine El Abidine Ben Ali. Il avait été limogé pour avoir refusé de donner l’ordre à l’armée d’ouvrir le feu sur les manifestants.
L’actuel premier ministre Mohamed Ghannouchi vient en troisième position (3,7, tandis que le leader du mouvement islamiste “Ennahdha”, Rached Ghannouchi, rentré en Tunisie le 30 janvier 2011, après 23 ans d’exil en Angleterre, recueille, quant à lui, 1,6% d’intentions de vote.
L’opposant Moncef Marzouki qui envisage de se porter candidat à la présidentielle n’a recueilli que peu d’intentions de vote. Ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, il a dû s’absenter de la scène tunisienne depuis le milieu des années 90 pour fuir le harcèlement policier dont il faisait l’objet.
Cette enquête a été réalisée par téléphone du 30 janvier au 3 février 2011, sur un échantillon de 1.250 Tunisiens dans 24 des 26 gouvernorats (préfectures) que compte la Tunisie, “y compris Sidi Bouzid”, d’où est partie l’étincelle de la révolution, note le président de Sigma Conseil, Hassen Zargouni.
Source : AP
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