La diffusion des rapports des diplomates américains décrivant le dictateur et son entourage comme une quasi-mafia auraient-elles constitué le détonateur de la Révolution ? Le fondateur de Wikileaks y croit, en tout cas. De là à proposer Julian Assange pour le Prix Nobel de la Paix…
La diffusion des rapports des diplomates américains décrivant le dictateur et son entourage comme une quasi-mafia auraient-elles constitué le détonateur de la Révolution ? Le fondateur de Wikileaks y croit, en tout cas. De là à proposer Julian Assange pour le Prix Nobel de la Paix…
Le fondateur de WikiLeaks a fait cette déclaration tonitruante le dimanche 13 février. Selon lui, le fait de savoir que les Américains avaient lâché Ben Ali, a sans doute encouragé les Tunisiens à faire leur Révolution. La diffusion des rapports des diplomates américains décrivant le dictateur et son entourage comme une quasi-mafia, ont pu enfoncer le dernier clou (rouillé) dans le cercueil du régime défunt. L’Oncle Sam n’étant plus derrière le dictateur, c’était donc le moment de lui donner un coup d’estoc. Le bon peuple de Tunisie aurait donc perçu cela comme un feu vert.
Snorre Valen, un député norvégien de la Gauche socialiste, ne dit pas autre chose : «En révélant les affaires financières de la famille présidentielle en Tunisie, WikiLeaks a apporté une petite contribution à la chute d’une dictature de 24 ans». Une bonne raison, pour le parlementaire scandinave, de proposer l’Australien Julian Assange pour le prix Nobel de la Paix 2011.
Pour L’Egypte ? C’est plus simple encore. M. Assange précise : «Il ne fait aucun doute que la Tunisie a servi d’exemple pour l’Egypte, le Yémen et la Jordanie et pour toutes les manifestations qui s’y sont produites». En somme, le fondateur de Wikileaks est un fervent défenseur de la théorie des dominos. Et puis, vu les ressemblances (un copié-collé selon certains) entre les deux processus révolutionnaires tunisien et égyptien, et leur concomitance, l’analyse d’Assange n’est pas complètement dénuée d’arguments. En somme, si, selon lui, la Révolution Tunisienne a profité de l’effet Wikileaks, le soulèvement égyptien, lui, a suivi le modèle tunisien. Par transitivité, l’Egypte a donc, elle aussi, bénéficié de Wiki, par l’intermédiaire de la Tunisie. Une analyse assez biscornue, mais pas complètement farfelue. Delà à ce que notre Australien s’attribue tous les fruits mûrs des Révolutions Arabes à venir…
Ne nous reste plus qu’à attendre, donc, l’effondrement du Yéménite Ali Abdallah Saleh, et la chute du monarque jordanien, tant apprécié en Amérique. Qui oserait avoir des doutes, dans ce contexte, où la Révolution se propage dans le monde arabe sclérosé, comme un feu de brousse ?
A noter que le plus célèbre des cyberactivistes a de sérieux problèmes. Il risquerait même de se retrouver en taule pour une sombre affaire de viol. Une dépêche de l’Afp rappelle que «la justice britannique se prononcera le 24 février sur la demande d’extradition formulée par la Suède à l’encontre de Julian Assange, dans le cadre d’une affaire de viol et d’agression sexuelle présumés».
Une affaire montée de toutes pièces parait-il. Un peu comme ces vidéos pornographiques mettant en scène des opposants que les services de Zaba réalisaient pour décrédibiliser leurs adversaires. Reste à savoir si nos concitoyens ne vont pas organiser une manifestation de soutien (une de plus une de moins…) pour défendre l’honneur bafoué de notre ami d’Australie.
OC