Les dirigeants politiques, les rédacteurs manipulateurs auraient-ils oublié que les mêmes causes produisent les mêmes effets, et que nos compatriotes ne demandent qu’à les déloger à coups de «Dégage» retentissant ? La Révolutionne fait que commencer.
Les dirigeants politiques, les rédacteurs manipulateurs auraient-ils oublié que les mêmes causes produisent les mêmes effets, et que nos compatriotes ne demandent qu’à les déloger à coups de «Dégage» retentissant ? La Révolution ne fait que commencer.
Ce que Boris Boillon n’a pas compris, beaucoup de nos responsables, journalistes, chef d’entreprises, hommes politiques du plus haut niveau n’ont toujours pas saisi. Le représentant français a dû faire face à un tollé sans précédent pour avoir fait étalage de son arrogance, et s’être présenté comme un donneur de leçon, ponctuant ses réponses d’adjectifs tels que «débiles», «lamentables». La vidéo de ses exploits a vite circulé sur Facebook, étalant les turpitudes (si peu) diplomatiques devant le monde entier. La suite on la connait. On peut accorder des circonstances atténuantes à un étranger, peu au fait de l’état d’esprit des Tunisiens. Mais quelles excuses peuvent avoir des dirigeants politiques, des rédacteurs manipulateurs qui tentent de nous faire prendre des vessies pour des lanternes ? Auraient-ils oublié que les mêmes causes produisent les mêmes effets, et que nos compatriotes ne demandent qu’à les déloger à coups de «Dégage» retentissant ? Auraient-ils oublié l’effet Facebook alors même que nos ministères de souveraineté s’inclinent devant le pouvoir des réseaux sociaux ?
Les Tunisiens ne sont pas dupes. Nos concitoyens ne sont pas amnésiques. La tentation est grande, pour ceux qui sont impliqués dans les déboires et la corruption de l’ancien régime de continuer comme si de rien n’était. Se lavant les mains et chargeant de tous les maux le clan des Ben Ali-Trabelsi. L’allié d’hier devenu encombrant deviendra leur bouc émissaire. Le spectre de la faillite économique est agité pour instiller le doute et la terreur, dans une vaine tentative de «calmer les esprits», de faire diversion, d’étouffer les échos de la Révolution.
On constatera que des entreprises médiatiques, technologiques, et d’autres secteurs stratégiques de l’économie nationale sont encore entre les mêmes mains. Celles-là mêmes qui se sont servis dans les poches des citoyens tunisiens pour construire leurs fortunes colossales en un temps record, dans un contexte de monopole artificiel. Un monopoly à l’échelle nationale aux règles du jeu à géométrie valable, selon le bon vouloir de Zaba.
Or ce qui est valable pour Boillon, et qui a participé à la chute de Zaba, peut également servir dans le cas des petits chefs impliqués jusqu’à la moelle, dans les magouilles du système. Sur l’ambassadeur de France, Daniel Schneidermann, un observateur avisé de la vie médiatique et politique hexagonale soulignera : «Que les Tunisiens décident simplement de maintenir, chaque jour, leurs manifestations devant l’ambassade et il ne faudra pas quinze jours à Sarkozy pour, la queue basse, rappeler Boillon à Paris. Et les Tunisiens le savent. Entre Boillon et ses hôtes, l’Histoire a creusé un fossé infranchissable». En clair, l’Histoire n’avance pas à reculons, et question communication, le bon petit peuple que d’aucuns regardaient avec morgue est désormais armé. Les photos, vidéos de la Kasbah déferlent déjà sur les réseaux sociaux. En somme, la Révolution ne fait que commencer.
OC