Des mesures d’urgence sont à prendre pour préparer les médias à jouer leur rôle durant cette période de transition. L‘Instance Nationale Indépendante pour l’Information et la communication aura son mot à dire, et des journalistes tunisiens ont préparé un document listant les recommandations de la profession.
Des mesures d’urgence sont à prendre pour préparer les médias à jouer leur rôle durant cette période de transition. L‘Instance Nationale Indépendante pour l’Information et la communication aura son mot à dire, et des journalistes tunisiens ont préparé un document listant les recommandations de la profession.
«Médias tunisiens en période de transition» tel a été le thème d’un workshop organisé à Tunis par la Fondation Friedrich Ebert le 28 février et le 1er mars. Le but de l’exercice étant de présenter un document présentant les recommandations de la profession et les mesures d’urgence à prendre pour préparer les médias tunisiens à faire face à leurs responsabilités dans une période décisive dans l’histoire de la Tunisie. Le document en question sera remis à M. Kamel Laâbidi, président de l’Instance Nationale Indépendante pour l’Information et la communication également présent lors de ces débats, animés par Ridha Kéfi.
Une quinzaine de journalistes tunisiens, issus de la télévision, de la radio, de la presse écrite (en ligne et imprimée), ainsi que des universitaires ont participé aux travaux. On aura noté parmi les intervenants, Riadh Ferjani, enseignant à l’IPSI, le producteur télé Raouf Kouka, la reporter radio Fatma Zairi, des personnalités de la société civile telles que Abdelwahab Héni, ainsi que des journalistes comme Chokri Baccouche, Zohra Abid, Salah Fourti, Sofiène Ben Farhat.
Trois experts internationaux, un Sud-africain, M. Bussiek et deux Allemands, M. Helmut Osang et M.Michael Tecklenburg de la Deutsche Welle ont fait part de leur expérience. A cet égard, la contribution de M. Bussiek, relatant la transition médiatique telle qu’elle a eut cours dans l’Afrique de Sud post-apartheid aura particulièrement retenu l’attention. Une expérience qui n’est pas sans présenter quelques similitudes avec celle que vivent les journalistes dans la Tunisie post-Ben Ali.
Et c’est dans ce contexte, que l’Instance nationale pour la réforme des institutions de l’information et de la communication, mise en place par le gouvernement et présidée par Kamel Laabidi, devrait tenir, dans les plus brefs délais, les états-généraux de l’information, avec la participation des représentants de la profession, pour définir les lignes directrices de la réforme du système de l’information.
C’est dans ce cadre que s’inscrivent donc les recommandations issues de la rencontre du 28 février et du 1 er Mars. Les représentants du secteur appellent ainsi notamment à :
- suspendre l’application du Code de la presse et de toutes les lois répressives de la liberté d’expression
- Inscrire la protection de la liberté de la presse dans le texte de la Constitution et souligner son indépendance de toutes forces politiques, groupes de pressions, lobbies financiers ou autres
A noter que l’Instance devrait organiser des rencontres publiques sur la réforme des médias. Ces audiences devraient être transmises par les chaînes publiques. Et Les journalistes réunis proposent d’ores et déjà un certains nombre de mesures d’urgence à prendre «pour préparer les médias à faire face aux exigences de la période de transition».
OC
Mesures conservatoires d’urgence pour préparer les médias à faire face aux exigences de la période de transition : – Mettre hors circuit les journalistes des médias publics et privés qui se sont illustrés par leur contribution active à la propagande de l’ancien régime. Les noms des membres de l’état-major de la propagande de Ben Ali sont connus et il n’y a aucune raison pour qu’ils continuent à sévir dans les médias post-Ben Ali ; – Tous les médias, journalistes, agences de communication étrangers, qui ont touché de l’argent du contribuable tunisien, via l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE) ou autre officine de propagande de l’ancien régime, doivent le restituer à l’Etat tunisien. Les noms sont connus et les documents relatifs aux virements et autres modes de payement devraient être disponibles dans les archives des administrations concernées; – Rapatrier les montants alloués à l’ATCE sur le budget de 2011 aux organes publics qui manquent d’argent. – La redevance TV versée sur la facture de la STEG ne doit pas être versée à l’ATCE mais à l’ETT. – Transférer les bureaux de l’ATCE à l’étranger à l’agence TAP et permettre à celle-ci de rouvrir ses bureaux fermés dans les grandes capitales internationales. |