Nawaat.org, le blog collectif longtemps censuré par Ammar 404, le site qui n’a pu être libéré sur la toile tunisienne qu’après la Révolution vient d’être récompensé. Son activité militante et citoyenne lui a valu d’être couronné par le Prix Reporters sans frontières du Net-citoyen 2011.
C’est un jury indépendant composé de spécialistes de la presse qui a choisi Nawaat face aux autres finalistes originaires de Bahreïn, du Bélarus, de Thaïlande, de Chine et du Viêtnam. Et c’est le fondateur de Médecins sans frontières, l’ancien ministre français des Affaires étrangères français, Bernard Kouchner, qui remettra le prix à Riadh Guerfali (dit Astrubal), qui a cofondé Nawaat avec Sami Ben Gharbia en 2004.
« Nous sommes très honorés par ce prix : il va contribuer à renforcer le journalisme citoyen que nous pratiquons depuis des années à Nawaat, malgré tous les risques encourus », déclare Astrubal. « Au-delà de Nawaat, ce prix est une forme d’hommage à tous nos confrères qui œuvrent, parfois au péril de leurs vies, dans des pays opprimant la liberté d’expression».
Parmi les prouesses de Nawaat, l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF) met en avant la page spéciale sur les révélations de WikiLeaks relatives à la Tunisie, ainsi que la couverture des évènements de Sidi Bouzid, que les médias traditionnels d’avant la Révolution ont tenté de passer sous silence.
Le prix du Net-Citoyen, organisé avec le soutien de Google, est remis à un blogueur, un journaliste en ligne ou un cyber-dissident, qui a contribué à promouvoir la liberté d’expression sur Internet. Le vainqueur reçoit un prix d’un montant de 2500 € (l’équivalent de 5000 de nos dinars).
« Les événements qui ont lieu au Moyen-Orient, mis en exergue par les net-citoyens tunisiens lauréats du prix, donnent à la cérémonie de cette année un aspect particulièrement significatif et intéressant », déclare Dominique Gerbaud, président de Reporters sans frontières.
Jean-François Julliard, le secrétaire général de RSF rappelle toutefois que cette liberté reste fragile et qu’elle est menacée. Près de 119 internautes sont actuellement emprisonnés pour avoir exprimé librement leur opinion en ligne, principalement en Chine, en Iran et au Viêtnam.
Chaque 12 mars, la Journée mondiale contre la cyber-censure rend hommage à tous ceux qui sont emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions en ligne et à leur combat pour la liberté d’expression sur Internet. A cette occasion, Reporters sans frontières publie une liste des ennemis d’Internet représentant la répression croissante à laquelle font face les blogueurs et les réseaux sociaux. Et pour cette édition 2011, les Tunisiens ne figurent plus dans la liste noire, à laquelle Ben Ali nous avait abonnés.
Synthèse RSF.org
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