Le Tunisien est d’un optimisme sans faille, même s’il n’est pas très intéressé par la politique partisane. Voici que les instituts de sondage se profilent, dans la Tunisie d’après la Révolution. Et leurs résultats sont édifiants.
Le Tunisien est d’un optimisme sans faille, même s’il n’est pas très intéressé par la politique partisane. Voici que les instituts de sondage se profilent, dans la Tunisie d’après la Révolution. Et leurs résultats sont édifiants.
Après le précédent sondage effectué par EMRHOD Consulting sur le gouvernement de transition et la popularité des différents partis politiques tunisiens, (durant les mois de Février/Mars) c’est maintenant au tour d’ID Claire, un second institut de sondage, de nous apporter un précieux éclairage sur les opinions des tunisiens, leurs attentes et objectifs postrévolutionnaires. Car entre remaniement ministériel et avènement incessant de partis politiques (dont le derniers nombre fait état de 34 partis officiellement approuvés), le Tunisien ne risque-il pas de trop se mélanger les pinceaux ?
Ce que l’on remarque en premier lieu, à travers les résultats des deux sondages, c’est qu’ils se rejoignent sur pas mal de points essentiels : Le premier est que le Tunisien n’est pas très intéressé par la politique du moins, dans sa version partisane. Ainsi, Emrhod Cosulting fait valoir que seuls 38,6% des interrogés ont une idée sur les principaux partis politiques qui existent en Tunisie (contre 61,4%). Mieux : le parti politique le plus connus serait celui d’Ennahdha (29%) suivi du PDP (12,3%) et d’Ettajdid (7,5%). Tandis qu’ID Claire nous apprend qu’en termes de participation antérieure aux élections présidentielles, seuls 30,6% y ont participé contre 69,4% d’abstinents. Cela donne bien matière à réfléchir sur les pseudos 90% et plus dont Zaba bénéficiait au cours de ses mandats…
Toujours selon les résultats d’Emrhod, du point des vue des Tunisiens interrogés, c’est Mohammed Ghannouchi (9%) qui arriverait en tête des personnalités politiques considérées comme étant «les plus aptes à diriger le pays», suivi de Béji Kaid Essebsi (6%) et de Rachid Ammar (4,2%). Notons que ces chiffres ne reflètent que l’opinion d’un échantillon de 1021 personnes, sur lesquelles 59,2% sont demeurées sans réponse face à cette question. Ce qui en dit long encore une fois, sur l’expérience politique du Tunisien moyen.
Cependant, tout porte à croire que ce dernier tente de rattraper le coup en cultivant un optimisme sans faille ! C’est ce que constate ID Claire qui selon ses résultats, près de 63% des Tunisiens auraient confiance en l’avenir de la Tunisie, contre 15,4% de pessimistes. Ces chiffres rejoignent d’ailleurs les résultats du sondage d’EMRHOD Consulting qui de son côté, s’était penché sur ce que pensait nos concitoyens sur la réussite de la révolution tunisienne. 82% estimaient que cette révolution avait atteint son but, 10% pensaient qu’elle avait échoué et 8% n’avaient pas pu répondre.
Contrairement au sondage d’EMRHOD Consulting (résultats disponibles à cette adresse) qui avait effectué son sondage via une enquête réalisée par interview téléphonique, la méthode utilisée par ID Claire utilise cette fois le face à face direct et au domicile des répondants. L’échantillon est constitué de 785 individus, respecte les quotas d’âge, de sexe, de revenu et de région fournis par les statistiques nationales. Cette méthodologie a ainsi permis de poser des questions ouvertes et d’aborder des problématiques complexes comme les attentes en matière de changements dans la constitution, les motivations des choix en matière de régime politique… Cependant, dans le contexte difficile de l’après 14 Janvier, il a plutôt été nécessaire de s’orienter vers l’avenir de la Tunisie et de ses institutions au détriment de problématiques actuelles.
Mais en attendant le 24 juillet prochain, les résultats complets du sondage ID Claire sont disponibles sur le lien suivant : http://www.id-claire.com/sondage/.Reste à espérer que les Tunisiens iront voter massivement quand leur voix comptera réellement.
S.B.N
