Peut-on dire que le bridage de la connexion Internet, et notamment les sites de vidéos, est une autre forme de censure ? Ou est-ce Tunisie Telecom qui est responsable de ces ralentissement ? A qui profite le crime ?
Peut-on dire que le bridage de la connexion Internet, et notamment les sites de vidéos, est une autre forme de censure ? Ou est-ce Tunisie Telecom qui est responsable de ces ralentissement ? A qui profite le crime ?
Après la levée totale de la censure Internet, les demandes en bande passante se sont multipliées par deux voire même trois. Le fournisseur d’accès Tunet était le premier FAI à en payer les conséquence : +18% de consommation de bande passante vers début février 2011. Talonné par Orange/Planet qui, entre abonnement 3G et ADSL, a dû consommer un surplus de 25% de bande passante.
Mais pendant que cet opérateur revendique dans le 1 million d’abonnés (entre mobile, 3G et clients de sa filiale Planet), Tunet, par contre, est limité à 13 milles abonnés ADSL.
«Nous n‘avons pas de saturation de la bande passante sur notre réseau et nous ne pratiquons pas le bridage» avait déclaré le PDG du fournisseur d’accès Tunet à Tekiano en octobre dernier. Une réponse indirecte aux affirmations d’Hexabyte où la société de Naceur Hidoussi se décharge de toute responsabilité dans les ralentissements de la connexion Internet et mettant ainsi in fine Tunisie Telecom et ses concurrents en cause (lire : Tunisie: Nos FAI brident-ils la connexion internet?).
Qui est responsable ? L’ATI ou Tunisie Telecom ?
Et pourtant. Après le 14 janvier, plusieurs sites, notamment de vidéos, gardent un accès très ralenti, surtout le soir. Serais-ce encore la faute de Ammar 404 ou est-ce la faute à Tunisie Telecom, l’opérateur réseau qui a le monopole sur la bande passante Internet ?
L’argument de la censure ne tient plus. Car avec la chute de Ben Ali, c’est un autre visage de la répression qui a également chuté avec lui : le fameux Ammar 404. Le nom qui représente le service de surveillance du Net rattaché à l’ATCE (lire : Tunisie : L’ATCE a censuré le Net, pas l’ATI !).
Par élimination : Pourrions-nous dire alors que c’est Tunisie Telecom qui limite ses achats de Giga bits par seconde auprès de ses fournisseurs étrangers et ce, par soucis d’économie ? Pas si sûr…
En effet, les fournisseurs d’accès Internet n’achètent pas leur bande passante par quota de l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI). Cette dernière est par ailleurs la seule entité accréditée par Tunisie Telecom pour revendre au prix de gros sa bande passante.
Plus le FAI consomme donc de bande passante, plus sa facture sera salée à la fin du mois. En clair : Ni l’ATI ni Tunisie Telecom n’ont intérêt à brider le débit puisqu’ils se priveront d’une entrée d’argent plus importante.
Birdage : un mal nécessaire
Mais pourquoi donc quelques fournisseurs d’accès doivent-il brider leurs débits sur quelques protocoles ou sites ? Pour répondre à cette question, il suffit de comprendre le système avec lequel est vendue cette dite bande passante aux FAI. TT pratique en effet une grille tarifaire avec économie d’échelle. Plus son client (le FAI en l’occurrence) achète du débit, plus elle lui accordera de rabais.
En d’autre termes : Plus un FAI est grand, plus sa bande passante lui reviendra moins chère que son petit concurrent. Cherchez l’erreur !
Tunet dans le rouge à cause de son refus de bridage
Topnet a été rachetée par Tunisie Telecom. Planet est une filiale d’Orange. GlobalNet est adossé sur le groupe 3S (revendeur de Cisco) et dont l’activité du FAI représente moins de 10% de son chiffre d’affaire.
Ces trois FAI n’ont donc pas grande chose à craindre. Quoique… une économie de bout de chandelle en bridant les débits est toujours la bienvenue surtout dans un contexte économique difficile comme celui de la Tunisie actuellement.
Dans un récent article paru sur THD, le PDG de Tunet, Hatem Zghal, avait déclaré que Tunet «a perdu de l’argent (dans la vente de ses abonnement Internet, ndlr) durant janvier et février 2011».
«Si ça continue comme ça, je pense qu’on commencera à brider à notre tour les débits de connexion. Je ne vois pas d’autre solution. Avant, j’ai dit que Tunet n’était pas à vendre. Mais il faut être cohérent, car les choses ont changé maintenant. On essaye d’aller de l’avant. Mais si les portes continuent à se refermer l’une après l’autre, là, la donne risque bien de changer», rajoute-t-il par la suite.
D’où la question : Pour sauver les emplois et l’économie du pays, n’est-il pas plus urgent de sauver tout d’abord les petits FAI, d’autant plus qu’ils font partie d’un secteur si stratégique comme celui des TIC ?
Welid Naffati
Réponse de GlobalNet
Nous sommes étonnés par les affirmations gratuites que votre site Tekiano à diffusé dans l’article “Qui veut tuer les petits FAIs”où vous insinuez que trois FAI, dont GlobalNet, brideraient les connexions Internet.
En ce qui nous concerne, nous démentons formellement tout bridage de la bande passante, information que vous aurez pu avoir très simplement, en appelant notre attachée de presse.
Nous pensons que votre site devrait s’assurer de la véracité des faits avant de les publier, en respectant, un tant soit peu la déontologie journalistique et éviter le sensationnel, a fortiori s’il est mensonger. Nous vous invitons plutôt, à défaut de réaliser des mesures techniques, à interroger directement toutes les parties prenantes concernées, afin que vos écrits soient basés sur des faits avérés et non sur de vagues sentiments.
Nous respectons la liberté de la Presse et encore plus le droit d’informer, en conséquence nous nous engageons à vous aider au mieux à informer vos lecteurs sur les sujets qui vous intéressent.
Vous pouvez imaginer, les conséquences négatives inacceptables d’une telle désinformation sur notre image. Nous nous réservons, ainsi, le droit de défendre nos intérêts auprès de toutes les instances.
NDLR : On s’étonne de votre étonnement sur les soi-disant «affirmations» de l’article. L’auteur n’a pas «affirmé» que GlobalNet applique un quelconque bridage. De ce fait, on s’étonne de voir GlobalNet s’ériger en gardien du temple de la déontologie journalistique.
Le bridage de la bande passante chez les fournisseurs d’accès est pourtant un secret de polichinelle. Or seuls les techniciens des fournisseurs d’accès en question peuvent en détenir les preuves.
Toutefois, on se réjouit de vous voir parmi les premiers FAI à dire clairement, et solennellement, que GlobalNet ne bride pas sa connexion Internet. Vos abonnés ainsi que tous les acteurs de l’internet tunisien en prendront acte.