Tunisie : L’Islam sous la loupe des docs

Et si les caméras indépendantes faisaient la chronique d’un islam universel ? Bien loin de la propagande et échiquiers politiques des chaînes télé. Et si on prenait le grand écran comme refuge. Les Journées du Documentaire vous offre une embarcation de fortune.

Et si les caméras indépendantes faisaient la chronique d’un islam universel ? Bien loin de la propagande et échiquiers politiques des chaînes télé. Et si on prenait le grand écran comme refuge. Les Journées du Documentaire vous offre une embarcation de fortune.

Huit films sont au programme des «Journées du Documentaire» prévues samedi 09, dimanche 10 et lundi 11 avril. Cette manifestation est organisée par 5/5 Productions avec le concours du CinémAfricArt, hôte des projections. L’entrée est gratuite à condition de retirer le billet à la caisse de la salle le jour même, à partir de 13H. Les Journées du Documentaire seront en quelque sorte un labo de réflexions autour de «Caravanes Documentaires», un festival itinérant dont le but est la promotion du doc dans diverses régions de la Tunisie.

Hichem Ben Ammar, documentariste porteur de cette initiative, en parle dans sa note d’intention: «…A cette étape encore embryonnaire, nous nous proposons de lancer l’idée pour tâter le terrain et tester la pertinence du projet en fédérant les professionnels et les cinéphiles». Voilà que les événements culturels sont peaufinés dans une logique participative en cette phase post-révolutionnaire. Le spécialiste du doc explique : «Il s’agit avant tout de respecter l’esprit démocratique qu’implique la pratique du documentaire : de la conception à la diffusion en passant par une gestion du festival respectant les règles de bonne gouvernance».

L’Islam à l’ère de la mondialisation est un sujet récurrent dans la majorité écrasante des docs programmés. «Zelal» de Mustapha Hasnaoui sera présenté samedi 09 avril à 17h, une occasion de rendre hommage, en présence de sa fille Hind Hasnaoui, à ce réalisateur, décédé le 15 janvier 2011. Ce film est une plongée dans l’univers lugubre des hôpitaux psychiatriques égyptiens. Le deuxième film au programme de cette journée est «Les imams vont à l’école» de Kaouther Ben Hnia. Sa caméra suivra des étudiants imams en cours de formation à la laïcité durant un an dans un Institut Catholique à Paris. Il sera à l’écran à partir de 19h. Dimanche 10 avril, «Une leçon d’histoire» de Hady Zaccak se penchera sur le parcours chaotique d’un Liban en proie aux tiraillements depuis son indépendance.

Le long-métrage en question sera projeté à 15h et re-programmé le surlendemain, lundi 11 avril à 17h. Et il sera suivi de «Taqwacore» à partir de 17h. Ce doc réalisé par Omar Majeed est la chronique en images des voyages d’un groupe de punks musulmans aux Etats Unis et au Pakistan. Ce week-end cinématographique sera conclu par un zoom sur le parcours du très controversé intellectuel égyptien Nasr Hamed Abou Zayd. Réalisé par Mohamed Ali Attassi, ce film s’intitule «En attendant Abou Zayd». La projection se déroulera à partir de 19h. Ce long-métrage est également programmé lundi à 17h.

Les Journées du Documentaire marque l’émergence d’un nouveau paysage événementiel en réponse à la demande d’un public assoiffé d’une culture capable de titiller les consciences, pousser la réflexion, pour mener à de fructueux dialogues.

Thameur Mekki