Une première sur El Watanya : un documentaire consacré aux dérives de Ben Ali. La technologie utilisée par Zaba et ses services était directement importée de pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis, et … Israël. Mais la relation qu’a entretenue Zaba avec les sionistes n’étaient pas uniquement commerciale.
La télévision nationale a diffusé, dans la soirée du mardi 19 avril, un documentaire sur Ben Ali. Un documentaire qui fera sans doute date dans l’histoire de la Watanya. Les révélations fracassantes se sont multipliées, le plus souvent basées sur les témoignages de Béchir Turki, l’un des fondateurs des services de renseignements de la Tunisie indépendante, et l’auteur du livre «Ben Ali le ripou». Et en l’occurrence, les Tunisiens ne seront pas au bout de leurs surprises.
On apprendra ainsi que 600 ingénieurs basés à l’Aouina étaient ainsi chargés d’enregistrer, et d’espionner leurs concitoyens sur le web, et d’écouter leurs conversations téléphoniques. Un juge, Mokhtar Yahiaoui, connu pour sa farouche indépendance, ce qui lui a valu d’ailleurs de vivre le cauchemar de la répression de Zaba, en a fait l’expérience. On lui faisait écouter au téléphone, ce que ses invités, ses famille ont dit, dans l’intimité de leur foyer. La paranoïa des Tunisiens n’était donc pas due au hasard.
La technologie utilisée par Zaba et ses services était directement importée de pays comme l’Allemagne, les Etats-Unis, et … Israël. L’entité sioniste se prévalant d’un certain degré d’expertise en matière de logiciel d’espionnage. Les photos de Zaba posant en face de son ordinateur attestent de sa passion de l’informatique, dans la mesure où elle lui permet de jouer au Big Brother Suprême. Ce n’est donc pas complètement par hasard qu’Ammar 404 a pu prospérer dans le contexte de l’Etat Policier. Les emails piratés, les messages au texte versatile, changeant au gré de l’humeur de celui qui lit par-dessus votre épaule, étaient un phénomène courant, habitue, dans le milieu des quelques journalistes qui ont su garder leurs distances.
Mais la relation qu’a entretenue Zaba avec les sionistes n’étaient pas uniquement commerciale. Selon le documentaire, l’homme que la Tunisie avait pour président entretenait de solides relations avec les agents du Mossad. Les services israéliens ont pu ainsi exécuter leurs plans en toute impunité même dans des zones proches du palais de Carthage. En filigrane, le documentaire consacré à Zaba le met ainsi en cause dans l’assassinat d’Abou Jihad. Un jeune étudiant passionné d’informatique qui s’est rendu compte du pot au rose, en pénétrant les réseaux informatiques présidentiels en a fait les frais, et l’a même payé de sa vie. La sentence ne s’est en effet pas fait attendre : le jeune homme a été tué par les barbouzes de Zaba. Quelques années plus tard, le dictateur s’est permis d’inviter le boucher Sharon au SMSI.
LBC
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