Abdelwahab El Heni, fondateur du parti El Majd, surfe sur la vague de Farhat Rajhi, et y va, lui aussi, de ses révélations. Le politicien s’étonne que la société Microsoft présente ses services à la commission de M. Ben Achour ! On se souviendra au passage que le PDG de la multinationale a remis en personne le trophée Microsoft à Ben Ali.
Les déclarations de Farhat Rajhi n’en finissent pas de faire des vagues. A l’occasion d’un entretien accordé à la radio Shems Fm, c’était au tour d’Abdelwahab El Heni, le fondateur du nouveau parti politique tunisien El Majd, de rebondir, jeudi 5 mai, sur les révélations fracassantes de l’ex-ministre de l’intérieur. M. El Heni a ainsi évoqué les «relations» qui subsistent entre les représentants du gouvernement provisoire et des «organismes» américains, parmi lesquels figure en bonne place Microsoft himself.
Le politicien s’est déclaré étonné que la société Microsoft présente (comme par hasard) ses services à la commission de M. Ben Achour ! «De quel droit une entreprise étrangère arrive à avoir ce privilège?» s’interroge Abdelwahab El Heni, qui se pose pas mal de question quant à l’avenir de cette commission : «Celle-ci manque de transparence par rapport au choix des partis et des ministères du gouvernement actuel. C’est pour cela que les responsables, dont le Premier Ministre, se doit de répondre au peuple à toutes ces interrogations!» scande l’homme politique.
Et ce n’est pas la première fois que le géant américain du logiciel est mis sur la sellette en Tunisie. Le journal électronique français rue 89 a déjà dénoncé ce qu’il considère comme une complicité avec la la censure numérique par Ben Ali. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la firme de Redmond n’aura pas contribué à la révolution du 14 janvier, contrairement à Google qui a imposé l’utilisation du protocole sécurisé en HTTPS à la totalité des connexions en provenance de Tunisie. Le moteur de recherche numéro un au monde a réagi ainsi aux opérations de phishing élaborées par Ammar 404.
En effet, rue 89 explique que « Les certificats de sécurité qui permettent de telles connexions sécurisées sont très difficiles à fausser… Sauf avec quelques complicités en haut lieu. C’est clairement ce que semble avoir fait Microsoft». Comment ? En permettant à l’Etat tunisien de labelliser tous les domaines possibles, vu que les certificats de sécurité sont inclus directement au navigateur Internet Explorer. Ammar pouvait dès lors se faire passer pour n’importe quel page Facebook ou Google afin de pouvoir infiltrer tel ou tel compte utilisateur !
Mais le plus étonnant, c’est que Steve Ballmer, PDG de la firme de Redmond, a remis en personne le trophée «Microsoft pour le leadership mondial en technologies de l’information» à Zaba en 2007. Et voici que la multinationale semble toujours présente dans les arcanes du pouvoir tunisien.
S.B.N
Plus : Actu TopNews
