La musique alternative est de plus en plus populaire au Maghreb. Les réseaux sociaux l’ont diffusée et beaucoup d’efforts ont été faits en back-stage par des supports Web. Bravant l’ordre établi des diffuseurs classiques, le web a mis en avant ceux qui postillonnent de rage sur le micro au détriment des choristes au faux nez.
La musique alternative est de plus en plus populaire au Maghreb. Les réseaux sociaux l’ont diffusée et beaucoup d’efforts ont été faits en back-stage par des supports Web. Bravant l’ordre établi des diffuseurs classiques, le web a mis en avant ceux qui postillonnent de rage sur le micro au détriment des choristes au faux nez.
Trop longtemps mis à l’index par les mass medias officiels, les doyens de la scène alternative tunisienne comptent désormais rebrasser les cartes du star-système. La contagion underground torpille le cacochyme Mainstream à coup de sonorités subversives. Et les vieux “laissés-pour-compte” reviennent maintenant en MC (Master of Ceremonies). Badiâa Bouhrizi (Neyssatou), Zemeken, Lemhaf et autres auteurs de morceaux d’anthologie en savent quelque chose. Pour eux, le récit du soulèvement populaire a puisé quelque part son contenu des airs frondeurs et aigres-doux de la musique émergente. Et la Révolution fut. A ce titre, Tunizika est allé à contre-courant, et a bravé l’ordre établi des diffuseurs classiques. Le site a mis en avant ceux qui postillonnent de rage sur le micro au détriment des choristes au faux nez qui se trémoussent devant. Tekiano est allé recueillir l’avis de quelques protagonistes de la scène alternative. Focus!
«A part Tunizika, les seuls autres espaces officieux qui vulgarisaient la scène underground tunisienne étaient le portail Tunizik (qui n’existe plus), mac125, et la rubrique de liens musicales de notre site Web. L’apport de Tunizika a donc été énorme. De surcroit, les instigateurs de l’idée [NDLR : DJ Bouzz et Skan] sont fous passionnés de musique. Et n’eut été leur acharnement dans la promotion de la culture alternative et indépendante tunisienne, la donne aurait été toute autre à ce jour» conclut notre interlocuteur.
Mais Ahmed Hamza, batteur du collectif RaZZmataZZ ne l’entendrait pas nécessairement de cette oreille. Il pense en effet qu’en Tunisie, les médias jouent un rôle de suiveurs passifs. Selon lui, ils agissent de circonstance et restent aux aguets de ces vedettes d’un soir. « Si par hasard, un incognito fait des étincelles sur Facebook, ils lui courent après, sinon leur sens olfactif n’ira pas aussi loin que leur godasses. Ce ne sont pas de bons renifleurs et ils se font souvent trahir par ce procédé» soutient-il mordicus. Ahmed ajoute qu’à défaut d’avoir des supports médiatiques qui puissent drainer de l’audience sans ostentation, ni tape-à-l’œil, les jeunes talents doivent confirmer leur performances sur Tunizika avant d’avoir les honneurs des médias de masse et intégrer la sphère enviée des strass et paillettes.
Mohamed Jebri