Les sources de financement d’Ennadha sont mises sur la sellette par un hacker. Or un projet de loi relatif à la transparence du financement des partis a été critiqué à la fois par le PDP et Ennahdha. Le Pdp serait-il la prochaine cible des pirates politiques ? A l’approche des élections d’octobre, le feuilleton de l’été ne manquera pas de suspense.
Les sources de financement d’Ennadha sont mises sur la sellette par un hacker. Or un projet de loi relatif à la transparence du financement des partis a été critiqué à la fois par le PDP et Ennahdha. Le Pdp serait-il la prochaine cible des pirates politiques ? A l’approche des élections d’octobre, le feuilleton de l’été ne manquera pas de suspense.
La semaine dernière, on a assisté à une véritable razzia pirate en Tunisie. Le guerillero numérique qui se fait appelé Amin Safi prétend ainsi se débarrasser des derniers symboles de Zaba encore présent sur le web tunisien. Même si en l’occurrence, ce sont des sociétés privées qui ont été le plus atteintes. Et voici qu’un nouvel épisode vient s’inscrire dans ce qu’il faudra peut-être considéré comme le feuilleton de l’été. Et à l’approche des élections prévues pour octobre, le scénario qui se prépare ne manquera sûrement pas de rebondissements.
Ainsi, aux dernières nouvelles, le site officiel de Rached Ghannouchi, le dirigeant du mouvement Ennahdha a été piraté. Dans la matinée du mercredi 22 juin, la page d’accueil de ghannoushi.net a affiché un fond sombre. Et sur ce tableau noir, des questions notées en blanc qui accusent en termes véhéments le mouvement d’inspiration islamique.
Jamba , le hacker anti-nahdhaoui, a choisi de s’attaquer à Ennahdha en les interpelant sur leurs «relations avec Qatar» et sur les «vraies raisons de la visite d’Ennahdha à Washington». On relèvera également que les sources de financement du parti sont mises sur la sellette. A cet égard, le timing choisi par le pirate pour s’attaquer à l’un des partis les plus importants de Tunisie n’est certainement pas le fait du hasard.
Pour rappel, un projet de décret-loi relatif à la transparence du financement des partis politiques a été fortement critiqué à la fois par le Parti démocratique progressiste (PDP), le mouvement Ennahdha et le Parti du congrès pour la République (CPR).
L’agence Tap précise que selon ce projet de décret-loi, «Il est interdit aux partis, de recevoir un financement direct ou indirect provenant d’une partie étrangère ou dont la source est inconnue, ainsi que des aides et des dons d’entités morales privées ou publiques, à l’exception du financement de l’Etat». Mieux : le projet de loi énonce aussi que : «Le projet interdit, aussi, l’obtention d’aides, de dons et d’héritages de personnes physiques dont la valeur dépasse dix mille dinars, pour chaque donateur, et à condition que ces dons ne dépassent pas la totalité des ressources provenant des adhésions des membres». Autant dire que la loi en question risque de chambouler sérieusement la campagne électorale, qui, pour certains, semble déjà avoir commencé avant l’heure.
Mais cette exigence de transparence ne semble pas être au goût du Pdp et d’Ennahdha. Et voici que le débat déjà houleux dans al vie publique s’invite sur le web. La question a déjà fait les frais d’une campagne sur Facebook. D’autant plus que ce sont les deux partis les plus médiatisés, qui ont le plus nettement refusé ce projet de loi. Faudra-t-il donc s’attendre à ce que le site web du Pdp soit la prochaine cible des pirates?
LBC