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Les Tunisiens, réfugiés politiques sur Facebook

Nos concitoyens ne se contentent plus du baratin médiatique qui leur est servi. Connectés sur Facebook, les protagonistes de l’actualité présentent leur propre version des faits. On évoque les cartouches  des snipers si bien cachés, et l’agression d’un avocat agressé par un faux barbu mais un vrai «monndass».

 

Nos concitoyens ne se contentent plus du baratin médiatique qui leur est servi. Connectés sur Facebook, les protagonistes de l’actualité présentent leur propre version des faits. On évoque les cartouches  des snipers si bien cachés, et l’agression d’un avocat agressé par un faux barbu mais un vrai «monndass».

Les médias officiels continuent d’ignorer les questions qui fâchent. La grève des policiers notamment à Gabès, et l’intervention d’autres forces de l’ordre est passée quasiment sous silence. Pourtant, la gravité de ce genre de faits n’aura échappé à personne. Pas beaucoup de détails, non plus, sur les salafistes qui ont attaqué dimanche le cinéma AfricArt, et s’en sont pris lundi aux avocats devant un tribunal. L’actualité est ainsi escamotée, tronquée. Quelques condamnations, et le tour est joué.

Le problème, c’est que nos concitoyens ne se contentent plus du baratin médiatique qui leur est servi. Mieux : connectés sur les réseaux sociaux, les protagonistes même de l’actualité présentent leur propre version des faits. Et en l’absence d’éclairage suffisant et convaincant fourni par nos «officiels» la plupart des Tunisiens s’abreuvent aux sources facebookiennes. Les vidéos circulent et sont partagées à la vitesse de la lumière. On aura ainsi tour à tour un représentant du syndicat des policiers qui s’explique sur les cartouches  qu’ont utilisées les snipers si bien cachés. On aura aussi un avocat agressé par un faux barbu mais un vrai «monndass». Certaines vidéos mettent même en scène des officiers de la grande muette. Mais visiblement, l’institution militaire n’est plus la seule à se passer de la parole.

11 millions de Tunisiens devenus des réfugiés politique dans le camp retranché de Facebook. La faim et la soif de l’info règne en maître. Et qu’importe s’il nous arrive d’avaler des substances virtuelles empoisonnées. Au moins, on a quelque chose à se mettre sous la dent.
Pendant ce temps, on apprend que Saida Agrebi, l’un des symboles du régime de Zaba est en liberté et gagne même un procès. Pendant qu’on se focalise sur la liberté de blasphémer. Les partis politiques s’occupent de leur com, et dégainent leurs affiches, peaufinent leur logo. Mais aucun ne répond véritablement aux questions de TOUS les Tunisiens. Qui sont les snipers ? Quand la justice sera-t-elle assainie ? Commencera-t-on enfin le grand nettoyage ?

LBC

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