Les médias français ont eu du mal à assurer un suivi de l’actu de la Révolution tunisienne. Le site d’information indépendant, Rue89, s’est distingué avec une couverture médiatique s’appuyant sur une démarche participative favorisée par la dynamique des réseaux sociaux. Samy Ben Naceur, notre envoyé spécial à Paris, a rencontré Pierre Haski, co-fondateur de Rue89.
Les médias français ont eu du mal à assurer un suivi de l’actu de la Révolution tunisienne. Le site d’information indépendant, Rue89, s’est distingué avec une couverture médiatique s’appuyant sur une démarche participative favorisée par la dynamique des réseaux sociaux. Samy Ben Naceur, notre envoyé spécial à Paris, a rencontré Pierre Haski, co-fondateur de Rue89.
«Ces articles avaient intéressé pas mal de lecteurs tunisiens durant la Révolution du Jasmin» relève Pierre Haski. Le lectorat français de ce site d’information a également pu avoir plus d’informations sur l’actualité de la Révolution tunisienne grâce à ce journal en ligne. Après quatre ans d’existence (2007), Rue89 arrive actuellement à drainer près de deux millions et demi de visites mensuelles! Une recette qui semble avoir donné ses fruits. De quoi avoir une influence non-négligeable sur l’opinion publique française.
Alors que le rapport entre les médias dits classiques et les médias sociaux défraye la chronique et alimente la polémique, Pierre Haski a toujours trouvé la formule. «Grâce à cette démarche participative, effectuée par le biais de plusieurs commentaires, nous sommes arrivés à proposer des informations dotées de crédibilité!» nous confie Haski. Et il avise: «Bien entendu, à la fin du processus, une validation professionnelle s’avérait être nécessaire! Ce qui a d’ailleurs fini par créer une relation de confiance, voire une crédibilité à long terme» renchérit le journaliste.
«Crédibilité», un mot d’ordre redondant dans les propos de Pierre Haski, une devise en or qu’il faut maintenir même s’il nous explique, en quelques sorte, que le web a redéfinit le rapport entre le journaliste et son lectorat. «Dans un journal papier, le lecteur est une abstraction, alors que dans un média en ligne, il peut contribuer, voir enrichir un débat autour d’un sujet d’article précis» explique-t-il. Le co-fondateur de rue 89 relève : «Le lien de confiance entre le lecteur et le journaliste (dans un contexte où le métier de journaliste a toujours été considéré comme étant élitaire), pourra ainsi être rétabli, d’où cette obligation de casser cette image d’Epinal liée à une certaine caste».