Les mécréants sont libres…de vivre en sourdine. La Révolution a beau délier les langues, les tabous d’autrefois ne changeront pas un iota. L’ATI et Nadia El Fani en ont fait les frais. Et certains de nos avocats veulent redéfinir les lignes rouges de la liberté (prétendument) responsable. Alors que le peuple a brisé les chaînes de l’omerta.
Les mécréants sont libres…de vivre en sourdine. La Révolution a beau délier les langues, les tabous d’autrefois ne changeront pas un iota. L’ATI et Nadia El Fani en ont fait les frais. Et certains de nos avocats veulent redéfinir les lignes rouges de la liberté (prétendument) responsable. Alors que le peuple a brisé les chaînes de l’omerta.
Parmi les plaignants, on relèvera le Me Monaem Turki, l’homme qui était à l’origine de la plainte portée contre l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI) pour la fermeture des sites à caractère pornographique sur le web tunisien. A se demander si nos avocats, longtemps considérés comme étant les chantres incontestés des libertés individuelles, sont en train de déroger à leur vocation, une fois que les Tunisiens ont brisé les chaînes de l’omerta.
Qui est l’avocat du diable?
Mais quand on lui pose la question, il rétorque avec tergiversation : «Je n’ai pas d’éléments indiquant que le film ait été subventionné par le Ministère de la culture, mais il y a pas photo, Nadia El Fani n’est pas capable de commanditer en propre un produit aussi dispendieux». Et l’agence Tunis Afrique Presse a dissipé l’embrouillamini sans manquer d’apporter de l’eau au moulin de Nadia El Fani dans un communiqué exprimant que le Ministère de la culture n’a consenti aucune aide financière à la réalisatrice pour le tournage de son film.
Par ailleurs, et pour étayer son propos, M. Turki a cité la censure du film de Jean-Luc Godard intitulé «Le petit soldat» pointant du doigt les sévices perpétrés par l’armée française contre le peuple algérien. Or, il ne s’agit pas là du même cas d’espèce, d’autant plus que la religion relève du choix personnel, alors que l’échantillon dont l’avocat s’est servi pour appuyer son point de vue écornait l’ensemble des principes républicains de l’ancien colon du pays d’un million de martyr.
Justice, entre sacré et sacrilège!
Mohamed Jebri