Le trône de Facebook aussi a vacillé après la Révolution. Les appels que répercutent certaines pages rassemblant des dizaines de milliers de fans ne parviennent plus à faire bouger les masses. Les facebookeurs, ne peuvent plus endosser avec autant de grâce, le rôle de poil-à-gratter du régime (bananier).
Après l’unanimité révolutionnaire, c’est désormais la division qui règne sur les réseaux sociaux en Tunisie. Même si les encouragements et les exhortations à s’inscrire aux élections sont (tout de même) la voix dominante sur Facebook et twitter, certains appellent ouvertement au boycott de cet événement historique.
Or quelques observateurs avisés ont relevé que le trône de Facebook aussi a vacillé après la Révolution. Le soufflé semble peu à peu retomber. Les appels vengeurs qui retentissent sur les réseaux sociaux et que répercutent certaines pages rassemblant des dizaines de milliers de fans ne parviennent plus à faire bouger les masses. L’été et sa canicule corollaire ont peut-être eu, comme toujours, un effet assommant sur le Tunisien moyen. Mais le soleil suffirait-il à expliquer à lui seul la défection, voire le dépit amoureux que suscite désormais Facebook auprès de bien des internautes, alors même qu’il a été bombardé troisième colonne révolutionnaire ?
Nolens volens, les médias jadis «officiels», ont peu à peu gagné en liberté de ton. El Watanya n’a en effet plus grand-chose à voire avec la défunte Tunisie 7 toute de mauve vêtue. Quoi qu’en disent ses détracteurs, les présentateurs du journal télé ne craignent plus de remettre à leur place quelques outrecuidances ministérielles. Et c’est tant mieux. Même si certains responsables gouvernementaux ne semblent pas encore avoir totalement digéré la nouvelle donne.
La censure qui faisait gonfler la rumeur faisant un torrent du moindre petit ruisseau, cède peu à peu du terrain. Malgré quelques vestiges branlants dont la chute ne saurait tarder. Des partis politiques autrefois condamnés au silence absolu, ont désormais pignon sur rue, et des journaux de papier qui pouvaient autrefois valoir la prison à leurs lecteurs, s’étalent dans les kiosques. Peu à peu, quelques pros des médias semblent avoir retrouvé confiance en leurs nouveaux moyens.
Les journaux en lignes en arabe et en français se multiplient, et gagnent en qualité, menaçant le monopole (qui n’a que trop duré) des quelques papes du secteur.
Du coup, les facebookeurs, ne peuvent plus endosser avec autant de grâce, le rôle de poil-à-gratter du régime (bananier). Pis : certains dénoncent même les dérives et les manipulations que tentent certains sur les réseaux. Et si quelques rigolos continuent de vociférer en vidéos, ils suscitent plus souvent des sourires que l’adhésion massive et spontanée. En somme, on assisterait à la normalisation progressive, à la banalisation de Facebook en Tunisie. Ce qui n’est pas nécessairement un mauvais signe.
LBC
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