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Londres, sur les traces de Sidi Bouzid ?

Des émeutes sans précédents secouent la Grande-Bretagne. La mort d’un père de famille de 29 ans, tué par la police, a mis le feu aux poudres. Et comme en Tunisie, les portables et twitter sont au service des émeutiers….

Des émeutes sans précédents secouent la Grande-Bretagne. La mort d’un père de famille de 29 ans, tué par la police, a mis le feu aux poudres. Et comme en Tunisie, les portables et twitter sont au service des émeutiers.

Les premiers incidents ont éclaté dans la nuit de samedi à dimanche dans le nord de Londres, après une manifestation pacifique contre la mort de Mark Duggan. Ce père de famille de 29 ans a été tué, jeudi 4 août, par les tireurs d’élite de la Metropolitan police (Met), lors d’une opération des forces de l’ordre contre la criminalité au sein de la communauté noire du quartier multiethnique et déshérité de Tottenham.

En trois jours, les destructions ont dévasté des quartiers entiers de Londres, de sa banlieue, ainsi que de Birmingham, de Bristol et de Liverpool ? C’est une guérilla urbaine qui est menée sur le territoire du royaume par des jeunes hooligans auxquels la police s’est montrée incapable de répliquer.

Les saccages ont essaimé, lundi 8 août, à travers l’agglomération londonienne, avant de gagner l’ouest. Mardi matin, le bilan faisait état de 225 arrestations et de 25 policiers blessés depuis le début des violences. Dans la nuit, trois personnes soupçonnées de “tentative de meurtre” contre des membres des forces de l’ordre ont été arrêtées.

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Centres commerciaux et immeubles en flammes

Après les incidents de ce week-end à Tottenham, Enfield et Brixton, des jeunes armés de bouteilles incendiaires, de briques, de battes de base-ball s’en sont pris, lundi en fin de journée, avec une violence inouïe, à la police et aux résidents dans le cadre d’attaques coordonnées via les réseaux sociaux. Centres commerciaux en flammes, immeubles incendiés, véhicules détruits, magasins pillés, résidents dévalisés… Les quartiers visés ressemblent à une “zone de guerre”, pour reprendre l’expression de la députée travailliste d’Hackney, Diane Abbott.

Totalement dépassée, la Metropolitan police a dû faire appel aux forces limitrophes des comtés du Sussex et du Surrey, de la Thames Valley Authority, ainsi qu’à la police des transports et à celle de la City. En vain, les bobbies ont été rapidement débordés par des bandes de casseurs, Blancs et Noirs mêlés, masqués et cagoulés pour la plupart.

La police prise de court

Comme l’indique le faible nombre d’arrestations, les forces de l’ordre ont été prises de court par les tactiques de harcèlement des émeutiers. Seulement 10% des 30 000 policiers de la Met sont formés au maintien de l’ordre. Etrangement, la Grande-Bretagne ne dispose d’aucun canon à eau, dont l’utilisation est limitée à l’Irlande du Nord. A plusieurs reprises, la Met a dû démentir les rumeurs persistantes d’un appel à l’armée en cas d’aggravation de la situation.

La police a ordonné l’annulation de tous les matches de football à Londres jusqu’à nouvel ordre. La tenue du fameux carnaval antillais de Notting Hill, à la fin août, est désormais en question.

Le rôle du BlackBerry

La presse britannique soupçonne une application pour téléphone portable d’avoir aidé les jeunes casseurs à communiquer. Très populaires outre-Manche, les appareils de la marque Blackberry disposent tous de Backberry Messenger (BBM), qui permet aux utilisateurs de s’échanger gratuitement des messages en instantané. Tandis que les messages passent par internet et non par le réseau téléphonique, il est plus difficile, voire très compliqué, pour la police d’intercepter les échanges. Scotland Yard ne surveillait jusqu’à présent que les comptes Twitter. Il va dorénavant devoir s’adapter au nouveau moyen de communication qui semble faire fureur chez les jeunes. Le fabricant canadien de BlackBerry a, quant à lui, assuré qu’il allait collaborer avec les autorités britanniques.

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