La polémique sur la publicité politique est lancée. L’instance dirigée par Kamel Laabid parle d’interdire purement et simplement la pub politicienne. Pendant ce temps, les riches débris de l’ancien régime partent avec une longueur d’avance. Même si les yaourts qu’ils proposent sont périmés.
La polémique sur la publicité politique est lancée. L’instance dirigée par Kamel Laabid parle d’interdire purement et simplement la pub politicienne. Pendant ce temps, les riches débris de l’ancien régime partent avec une longueur d’avance. Même si les yaourts qu’ils proposent sont périmés.
Parce qu’en l’occurrence, la problématique de ce type de publicité n’est pas uniquement l’affaire des médias, qui en font leur beurre. Il s’agit d’une nouvelle donne de la vie politique dans la Tunisie d’après le 14 janvier. Un facteur qui risque de perturber la marche déjà trébuchante de la démocratie dans notre pays.
Le problème, avec la publicité politique, c’est qu’elle risque de donner une importance démesurée aux partis dont les programmes sont clairement orientés en faveur des entreprises, voire même des quelques grosses fortunes voulant se dédouaner à peu de frais.
Aux dernières nouvelles, un parti politique vient de se lancer dans la course, avec une campagne teasing, un site web, une page facebook… bref tout l’attirail de communication moderne. Le bémol ? Aucune indication sur ses membres fondateurs, sur son programme politique, encore moins sur ses orientations sociales. Une pure affaire de com.
Il s’agit d’une campagne de publicitaire lancée comme on met sur orbite des gadgets high-tech ou des yaourts. Sauf qu’il y a une sacrée différence. Qui irait demander à une marque de margarine son programme politique ? Par ailleurs, à moins de cas d’intoxication, les produits alimentaires sont généralement interchangeables, et ne font pas courir de risque inconsidéré à la population de tout un pays. Et voici que des partis a priori virtuels sont pourtant lancés, à grand renfort de publicité. Un tournant qui n’est pas sans danger.
En clair, les lobbies de l’argent, non contents de nous fourguer leur camelote, pourraient nous faire prendre des vessies pour des lanternes, pour leur propre intérêt. Et on en conviendra, les partis «machines à laver», ces blanchisseries politiques qui ont, (dans des proportions différentes), accepté de recycler les riches débris de l’ancien régime partent donc avec une longueur d’avance. Même si les yaourts qu’ils proposent sont périmés.
Or le contexte tunisien est très particulier. Et les partis politiques se multiplient à une vitesse hallucinante. Autant de facteurs, donc, qui ne contribuent pas à susciter l’intérêt des Tunisiens pour les élections. Malgré toute la publicité et tout le battage médiatique réalisé.
LBC