La direction de l’ETT «fuit les négociations avec le SNJT». Mokhtar Rassaâ, pdg de l’établissement, ne consulte pas l’INRIC. C’est au Premier Ministère qu’il préfère envoyer un texte pré-établi relatif à l’organigramme de l’ETT. Qui a dit que la Télé Nationale a fait sa Révolution?
Rien ne va plus entre la direction de l’Etablissement de la Télé Tunisienne (ETT) et les journalistes. C’est ce qu’on peut relever d’un communiqué publié, lundi 22 août 2011, par le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT). Il s’agit d’une situation de crise fruit d’une «marginalisation du rôle des journalistes et de leur syndicat».
Selon le SNJT, la direction de l’ETT «tente, de toutes les manières, de fuir aux négociations avec le syndicat ce qui a donné place à un climat tendu au sein de l’établissement influant ainsi sur le rendement des travailleurs de cette institution publique».
Premier responsable? Mokhtar Rassaâ, président directeur général de l’ETT. La nomination des présentateurs du journal tv et autres programmes, le statut et le règlement interne, autant de questions qui «préoccupent» le SNJT, une inquiétude due à l’attitude de Rassaâ qui, semble-t-il, voudrait régner sans partage. L’homme est ardemment critiqué dans le communiqué du bureau exécutif du SNJT le considérant inapte à améliorer le rendement de l’Etablissement de la Télé Tunisienne. En effet, le syndicat insiste également sur son soutien des journalistes démis de leurs fonctions et s’engage à défendre leur cause. Il s’agit des confrères Leila Zouaoui, Radhia Saaidi et Hichem Snoussi. L’ironie du sort a voulu que les deux journalistes cités en dernier soient membres de l’Instance Nationale de la Réforme de l’Information et de la Communication (INRIC).
Et ce n’est pas la première fois que les pratiques du président directeur général de l’ETT provoquent une situation de crise dans cette institution du service public. Mokhtar Rassaâ a déjà préparé un texte pré-établi relatif à l’organigramme de l’ETT. Il l’a fait parvenir au Premier Ministère sans que l’INRIC le sache et sans faire participer les journalistes et autres collaborateurs de l’établissement. Quand les journalistes lui ont demandé des explications, lors d’un atelier de travail tenu au siège de l’INRIC, vendredi 19 août et portant sur le statut de l’ETT, Mokhtar Rassaâ s’est retiré sans répondre aux critiques qui lui ont été adressé.
Le rapport conflictuel entre la direction de l’ETT et le SNJT, sa marginalisation de l’INRIC et l’absence de concertation avec ces structures indiquent que Mokhtar Rassaâ tient à maintenir la gestion d’Al Wataneya 1 et Al Wataneya 2 comme une affaire gouvernementale sans prendre conscience qu’une télé du service public ne se gère pas comme tout autre organisme de gouvernance. Les diverses composantes concernés de la société civile ont leur mot à dire. Serait-ce un vieux réflexe que M. Rassaâ a gardé depuis son passage au poste de Directeur des Télévisions en 2002 avant la scission de l’ERTT annoncé par Ben Ali en 2006?
Thameur Mekki
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