Plus de 2200 martyrs sont tombés depuis le commencement des mouvements sociaux en Syrie. L’espace Mad’Art manifeste son soutien à la révolte syrienne en organisant une soirée, demain dimanche. Le cinéma syrien sera le témoin de la dictature des Assad. Et les artistes tunisiens Lab’z Orchestra et Neyssatou se mobilisent.
«Parce que notre silence est mortel face à l’actualité syrienne, et parce que les affaires intérieures de notre pays ne peuvent en aucun cas être un alibi pour ignorer ce qui se passe en Syrie» écrit la comédienne tunisienne Raja Ben Ammar dans la note de présentation de la soirée artistique dédiée à la Révolution syrienne. L’événement aura lieu dimanche 28 août à partir de 21h au théâtre «Mad’Art» du côté de Carthage. L’entrée est gratuite.
La soirée commence avec trois films de la jeune réalisatrice syrienne Hela Mohamed. Il s’agit de «Un voyage dans la mémoire», «Un bonbon» et «Quand Qassioun s’essouffle». S’en suivent d’autres courts-métrages syriens dénonçant la dictature et son impact sur la vie quotidienne des citoyens du pays dirigé depuis les Assad depuis 1970. L’œuvre de l’incontournable réalisateur syrien Omar Amiralay sera également présente durant cette soirée avec «Le Déluge au pays du Baas». Flash back ! Ce moyen métrage documentaire fait un retour de plus 33 ans en arrière. Alors que le cinéaste était un inconditionnel de la modernisation de son pays. L’artiste a même consacré son premier film à la gloire d’un barrage, Le Barrage de l’Euphrate, fierté du parti Baas au pouvoir. Aujourd’hui, il regrette cette erreur de jeunesse. Retournant sur les lieux, près du lac Assad, il s’arrête au village d’el-Machi, une entité à l’image d’un pays, la Syrie, que le Baas façonne depuis quarante ans, sans partage.
Après ces projections, place à un interlude musical! C’est aux artistes de la scène alternative tunisienne de s’emparer de la scène. Le collectif musical Lab’z Orchestra y sera avec une formation éclectique. Les percussionnistes Houweida Hedfi, Tareq Maaroufi et Malek Ben Halim alias Paco indiqueront le rythme à leurs compagnons de scène privilégiant l’improvisation. Le chanteur et guitariste Hayder Hamdi des Barbaroots amènera un brin de mélodicité. Quant à Radhouan Fiddini des Dub Mil Kabba, il donnera la touche roots à cette performance avec son rap et son raggamuffin’ aux rimes rageuses. De son côté, Dj Fire viendra soutenir la section rythmique tout en épissant ce cocktail sonore avec ses influences old school.
Mis à part le collectif Lab’z Orchestra, une autre figure de la scène alternative tunisienne donnera deux performances. L’artiste à la guitare mordante et à la voix suave, Badiaa Bouhrizi alias Neyssatou, surprendra le public en étant derrière la console et le laptop pour un set de musique électronique. Mais elle ne tardera pas à enfiler sa guitare pour une évasion dans son univers vacillant entre folk, reggae et échappés vocales au parfum de chez-nous. De retour au cinéma syrien, la soirée sera poursuivie avec des courts-métrages dont «Les étoiles de l’après-midi» de Ala’ Arabi Katebi et «Il était une fois…» des illustres frères Malass. Parallèlement, les films seront projetés en plein air sur un écran géant, dans le jardin de Mad’art.
Thameur Mekki
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