Yeux bandées, cloîtré dans une chambre sombre à faible lumière rougeâtre, assis sur un fauteuil face à la télé, Mr Mostafa crache ses rimes sans concession aucune. Aussi mélancoliques que mordants, ses lyrics dressent le portrait
Yeux bandées, cloîtré dans une chambre sombre à faible lumière rougeâtre, assis sur un fauteuil face à la télé, Mr Mostafa crache ses rimes sans concession aucune. Aussi mélancoliques que mordants, ses lyrics dressent le portrait d’une jeunesse en détresse, une génération marginalisée.
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Dans un refrain à l’ambiance psychédélique, il murmure être un citoyen aveugle atteint de surdité! Aussi mélancoliques que mordants, ses lyrics dressent le portrait d’une jeunesse en détresse, une génération marginalisée. Il relève que Zine est parti mais ses Abidine (adorateurs) sont restés [jeu de mots en arabe dialectal, NDLR]. Le rappeur martèle avec clin d’œil aux sit-in de protestation qui continuent. Et Mr Mostafa enfonce le clou en évoquant la propagande et les médias toujours affiliés à la politique du régime despotique.
La fuite des cerveaux, la désinformation, la citoyenneté en crise, autant de sujets traités par le rappeur dans son morceau et subtilement portés par les images du clip. Produit par Rec Creative en partenariat avec Raw Poetix, la vidéo est réalisée par Karim Berrhouma. Tourné à huis clos, le clip est une plongé dans une pièce similaire à une chambre noire traversés par des cordes à linge occupées par des clichés. Les murs sont couverts de journaux tunisiens et de photos de dictateurs. Yeux bandées, cloîtré dans une chambre sombre à faible lumière rougeâtre, assis sur un fauteuil face à la télé, Mr Mostafa crache ses rimes sans concession aucune. Autant d’éléments en images pour appuyer le propos du morceau.
Le singe prend la place de Mostafa en intelligible référence aux cultissimes Trois Singes. Il s’amuse à déchirer les journaux collés au mur. Le cri de détresse d’une jeunesse marginalisé lancé par le rappeur est renforcé par les images de Karim Berrhouma. «Jamais je voterai» clame Mostafa à la fin du morceau, de quoi nous inviter à penser aux remèdes nécessaires pour réconcilier jeunes et citoyenneté.
Thameur Mekki