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Tunisie : Caid Essebsi et les évadés de la planète des singes

La petite phrase comparant les brebis galeuses de la maison poulaga à des singes a ainsi suscité une avalanche de posts sur Facebook. Plus précisément, il n’y aurait ainsi que 3% de primates parmi les poulets, il faut donc raison garder.

 

La petite phrase comparant les brebis galeuses de la maison poulaga à des singes a ainsi suscité une avalanche de posts sur Facebook. Plus précisément, il n’y aurait ainsi que 3% de primates parmi les poulets, il faut donc raison garder.

Encore une fois, le discours du Premier ministre du gouvernement transitoire a été abondamment commenté par les internautes tunisiens sur Facebook. Sans réelle surprise, puisque l’homme sait glisser dans ses allocutions les formules qui font mouche. Mais le mardi 6 septembre, les commentaires, les photomontages qui ont envahi les réseaux sociaux avaient quelque chose de particulier. Les références animalières ont dominé, donnant le ton de la ministérielle allocution. La petite phrase comparant les brebis galeuses de la maison poulaga à des singes a ainsi suscité une avalanche de posts sur Facebook. Plus précisément, il n’y aurait ainsi que 3% de primates parmi les poulets, il faut donc raison garder.

Et à l’heure actuelle, le syndicat international des bonobos ne s’est pas encore plaint de la comparaison. Même si certains membres de l’espèce considérée comme étant la plus intelligente sur la planète terre, après la décadente race humaine, commencent à s’agiter. Certes, le politicien tunisien octogénaire ne les a pas directement ciblés par ses attaques acidulées. Mais tout de même. Les bonobos, ces fiers représentants de la race simiesque pourraient mal prendre cet amalgame délibéré. «Comparaison n’est pas raison», aurait déclaré la vénérable Cheetah, dans le souci d’apaiser ses congénères. Mieux : aux dernières nouvelles, quelques singes qui se sont enrichis en se produisant dans de grands cirques internationaux vont distribuer à grande échelle des bananes dans une ultime tentative de calmer les esprits dérangés. Un gorille plutôt discret, qui s’est illustré dans la protection rapprochée et les services secrets, annonce à grands renforts de publicité, une distribution d’une double ration de cacahuètes à tous les macaques surexcités.

Darwin, pourtant, est sans équivoque. Et à en croire ses théories, il faudra attendre la sélection naturelle et les élections, pour voir évoluer notre zoo, si particulier. En attendant, les hyènes ricanent, comme à l’accoutumée, et préfèrent ne pas se prononcer. Elles attendent, tapis dans l’ombre, que la proie blessée arrête de gigoter, pour se jeter sur elle et la dévorer. Les vautours, eux, préfèrent planer prudemment, très loin au dessus de la mêlée. C’est dire qu’Essebsi ne s’est pas trompé dans ses considérations animalières. Et après tout, ce n’est pas au vieux singe qu’on apprendra à faire la grimace !

Mais gare aux peaux de bananes !

Lotfi Ben Cheikh

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