La Haute Instance de Communication Audiovisuelle (HICA) dont la mission sera de réguler le paysage audiovisuel tunisien verra-t-elle le jour ? En attendant la réponse, Abdelmajid Charfi a appelé à revoir les autorisations octroyées aux radios privées créées sous Ben Ali.
Un projet de décret-loi destiné à régir l’activité des médias audiovisuels (radio et télévision) devait être adopté, le jeudi 8 septembre par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique. Il est ainsi question de créer une Haute Instance de Communication Audiovisuelle (HICA) dont la mission sera de réguler le paysage audiovisuel tunisien. Le problème ? L’adoption de ce projet de décret-loi qui devait permettre la création de la Haute Instance de Communication Audiovisuelle (HICA) a été reportée au mercredi 14 septembre 2011, pour absence de quorum. En clair, il n’y avait pas assez de membres de l’instance présidée par Yadh ben Achour pour permettre (ou non) l’adoption de cette loi.
Cependant, Ben Achour précise que «le conseil de la Haute Instance adoptera le décret-loi au cours de sa prochaine séance quelque soit le nombre des membres présents».
A noter que le projet de décret-loi relatif à la liberté de la communication audiovisuelle et à la création de la HICA a été abordé, dès le mercredi 7 septembre, en présence de M. Kamel Laabidi, le président de l’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et de la Communication (INRIC).
A ce sujet, la présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens, Mme Nejiba Hamrouni a affirmé que ce projet de loi a fait l’objet d’un débat profond du côté des professionnels médias toujours dans l’attente d’une information libre, crédible et pluraliste.
A cet égard, Abdelmajid Charfi a carrément appelé à revoir les autorisations octroyées aux radios privées créées sous le régime de la dictature, dans la mesure où elles ont étaient accordées sur des bases purement népotiques. Une proposition qui n’est pas dénuée d’arguments objectifs, quand on connait les liens de parenté ou de vassalité qui liaient le dictateur déchu aux principaux bénéficiaires des autorisations de diffusion. On n’a donc pas fini d’entendre les échos de l’appel lancé par Abdelmajid Charfi, d’autant plus que ses répercussions sont incalculables pour ceux qui ont fait leur beurre au détriment de leurs auditeurs, mais avec l’appui de Ben Ali.
On comprend, dès lors, l’importance et l’impact que pourrait avoir ce projet de loi, sur la vie politique et sociale nationale. Et on comprend mieux, dès lors, la violence des réactions de quelques acteurs du paysage audiovisuel tunisien, qui sentent leurs intérêts financiers menacés. Mais… Ce projet de loi qui devrait contribuer à remodeler complètement les médias tunisiens, et remettre en cause les acquis des canaux entretenus avec sollicitude sous l’ère de Ben Ali, a-t-il réellement des chances de passer ? Les benalistes et leurs compagnons de route, revenus en force sur la scène politique, vont-ils enfin céder la place et se résoudre à perdre leur voix sur les ondes ? Il faudra attendre le mercredi 14 septembre 2011, pour savoir si l’appel de l’intellectuel Abdelmajid Charfi a des chances d’être entendu.
LBC avec Tap
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