Ceux qui croyaient s’être définitivement débarrassés des pratiques barbares qui sévissaient durant l’ère de la dictature de Zaba risquent de déchanter. Il semblerait que l’antique cité de Carthage ne puisse jamais se soustraire de sa triste réputation, liée à l’adage «Carthago Delenda Est» (Carthage doit être détruite).
Ceux qui croyaient s’être définitivement débarrassés des pratiques barbares qui sévissaient durant l’ère de la dictature de Zaba risquent de déchanter. Il semblerait que l’antique cité de Carthage ne puisse jamais se soustraire de sa triste réputation, liée à l’adage «Carthago Delenda Est» (Carthage doit être détruite).
Les travaux de construction sur un lotissement de terrains archéologiques situés à Carthage ont repris ce dimanche 11 septembre 2011. Les citoyens se sont mobilisés, et une fois de plus les réseaux sociaux ont retenti d’appels. Les travaux de construction ont repris, malgré l’arrêté du ministère de la Culture daté du 16 février, qui avait stoppé tous les permis de bâtir relatifs aux terrains à caractère archéologique et historique dans le périmètre du site Carthage-Sidi Bou Saïd.
La reprise des travaux a été perçue comme un coup de tonnerre par les ardents défenseurs du patrimoine historique de la Tunisie. Ceux qui croyaient s’être définitivement débarrassés des pratiques barbares qui sévissaient durant l’ère de la dictature de Zaba risquent visiblement de déchanter. Il semblerait donc que l’antique cité de Carthage ne puisse jamais se soustraire de sa triste réputation, liée à l’adage «Carthago Delenda Est» (Carthage doit être détruite).
Rappelons que cette sombre histoire, qui remonte à l’époque de Zaba, concerne tout un lot de terrains archéologiques qui se trouvent à Carthage, plus précisément sur la route de la Maalga.
Malgré le fait qu’ils aient été classés à l’époque en tant que « Patrimoine mondial de l’UNESCO », cela n’aura guère empêché la famille Trabelsi de le déclasser afin de revendre chaque parcelle au prix d’or. D’autant plus que parmi les édifices menacés de destruction, se trouve une découverte archéologique inestimable : La Basilique de Bir Ftouha découverte en 1994 daterait de la première époque chrétienne, et aurait été un lieu de pèlerinage peu après la période de Saint Augustin. Depuis la révolution du 14 janvier, les autorisations de bâtir avaient pourtant été stoppées par l’Etat qui avait même promis d’enquêter sur la question afin de délimiter la responsabilité de chacun dans cette affaire.
Soucieux de préserver la richesse du patrimoine tunisien, quelques activistes se sont donc déplacés sur le terrain afin de stopper le massacre, perpétré par des promoteurs peux scrupuleux. Idem sur le web, où des internautes et quelques blogueurs ont exprimé leur indignation face à ce non respect flagrant de notre patrimoine archéologique.
Ainsi, plusieurs pages, articles et événements ont ainsi été créés, notamment sur Facebook, afin de d’alerter l’opinion publique et internationale. On peut par exemple citer l’événement Facebook Protestation contre la reprise des travaux sur le site classé de La Mâalga, qui a eu pour objectif d’organiser une manifestation devant la municipalité de Carthage. Hisham Belkhamsa, un des habitants du quartier concerné (qui fait d’ailleurs partie des organisateurs de cet événement) nous explique qu’il s’agit «d’une action spontanée de plusieurs personnes ayant décidé de se réunir sur place afin de s’opposer aux travaux». Il explique ainsi : «Ce dimanche, nous avons été témoin de l’afflux de plus d’une vingtaine de camions et de plusieurs pelleteuses venus sur le terrain et qui ont commencé à creuser et à évacuer la terre ! Nous nous sommes immédiatement mobilisés sur place. Ce qui a eu pour effet de susciter une vive altercation avec les ouvriers du promoteur».
Reste à savoir si on finira par pouvoir décemment protéger un patrimoine civilisationnel de 3000 ans, qui a fait et continue de faire la gloire de la Tunisie.
S.B.N