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L’Intifada des journalistes de Tunisie

Le SNJT pourrait demander par voix de justice à la commission anti-corruption dirigée par Abdelafattah Amor, les listes des journalistes qui ont collaboré avec le ministère de l’Intérieur et le Palais de Carthage et ses sbires d’avant la Révolution. Ce projet est en ce moment même débattu par le bureau du Syndicat national des journalistes tunisiens.

Le SNJT pourrait demander par voix de justice à la commission anti-corruption dirigée par Abdelafattah Amor, les listes des journalistes qui ont collaboré avec le ministère de l’Intérieur et le Palais de Carthage et ses sbires d’avant la Révolution. Ce projet est en ce moment même débattu par le bureau du Syndicat national des journalistes tunisiens.

Les journalistes tunisiens n’entendent visiblement pas rester les bras croisés face aux attaques coordonnées menées par les ex-thuriféraires du régime de Ben Ali. Non contents de rester aux commandes des entreprises de presse les plus influentes, les relais médiatiques qui ne sont pas tombés avec la chute du dictateur tentent en effet le passage en force en s’en prenant aux plus dignes représentants de la profession.

Mais la contre-offensive s’organise. Des voix s’élèvent au sein même du bureau du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), pour appeler à exécuter l’une des missions pour lesquelles ils ont été élus par le congrès : débarrasser la profession des symboles du régime de Ben Ali. Il est ainsi question de demander par voix de justice à la commission anti-corruption dirigée par Abdelafattah Amor, les listes des journalistes qui ont collaboré avec le ministère de l’Intérieur et le Palais de Carthage et ses sbires d’avant la Révolution. Ce projet est en ce moment même débattu par les membres du SNJT.

Mais il ne s’agit pas de l’unique priorité des différentes instances défendant les journalistes de métier. Ainsi, le Syndicat national des journalistes tunisiens, le Syndicat général de la culture et de l’information relevant de l’UGTT et l’Instance Nationale Indépendante pour la Réforme de l’Information et de la communication (INRIC) ont dénoncé, mardi 13 juillet, dans un communiqué commun, “les tentatives de putsch menées actuellement contre des syndicats légitimes dans le secteur de la presse”.

Les trois organismes ont aussi mis à l’index les restrictions exercées contre l’activité syndicale au sein de certains organes d’information, qualifiées de “violation de la législation nationale et des conventions internationales”. Les trois organismes de défense des journalistes tunisiens ont également critiqué les «tentatives de putsch contre les structures syndicales légitimes et contre les syndicalistes de certaines entreprises de presse, dont notamment “Dar El Anwar” et la Société SNIPE».

Le SNJT, le syndicat général et de la culture et de l’information et l’INRIC ont aussi condamné fermement «la campagne de diffamation et de calomnie dirigée contre l’INRIC par les caciques de l’ancien régime qui suppliaient le président déchu de postuler à un nouveau mandat en 2014 et qui s’opposent aujourd’hui à toute réforme susceptible de les déposséder des privilèges mal acquis sous le régime dictatorial, au premier rangs desquels figurent les responsables des chaînes Hannibal TV et Nessma» rapporte l’agence Tap, citant le communiqué conjoint des trois organisations.

Les arguments de l’INRIC ont du reste été martelés par l’un de ses représentants, Hichem Senoussi en l’occurrence, en direct sur Al Jazeera.

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Le gouvernement de transition est, par ailleurs, appelé «à réviser les critères de distribution de la publicité de l’Etat et des abonnements contractés par les entreprises et établissements publics, afin d’accorder des chances égales à toutes les entreprises de presse et en particuliers aux nouvelles entreprises», précise le communiqué commun du SNJT, de l’INRIC, et du Syndicat général de la culture et de l’information de l’UGTT.

Les trois instances exhortent le gouvernement à veiller au respect des dispositions de la convention collective de la presse écrite, et qui privent toute entreprise contrevenante de publicité publique.

Reste à savoir si le gouvernement finira par promulguer les textes proposées par les instances représentant les journalistes, visant à organiser le secteur de l’information conformément aux législations en vigueur dans les pays démocratiques. Parce qu’en attendant, le flou juridique autorise toutes les dérives. Mais l’Intifada des journalistes tunisiens a d’ores et déjà commencé.

Avec Tap-Communiqués

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