La technologie aura donc été clairement l’un des principaux acteurs de ce scrutin. Les réseaux sociaux ont été plus que jamais au centre de l’intérêt des Tunisiens. Et même les hackers ont été mis à contribution pour mettre des bâtons dans les roues des partis concurrents.
Facebook a joué comme prévu les premiers rôles. Même si les appartenances seront beaucoup plus complexes à définir que lors de la Révolution. Il ne s’agit plus, là, de lutter contre la dictature en utilisant les armes numériques, mais de choisir un camp, et des valeurs, nécessairement plus compliquées à appréhender que la lutte contre la tyrannie. Il n’empêche. Les réseaux sociaux ont été plus que jamais au centre de l’intérêt des Tunisiens.
Les partis se sont disputés les fans. Et même les hackers ont été mis à contribution pour mettre des bâtons dans les roues des partis concurrents. C’est ainsi que des pages fans ont pu être détournées, pour semer l’intox dans les camps des adversaires. La pub politique a beau avoir été interdite, de nombreux partis ont continué, jusqu’à la dernière minute, à afficher des encarts promotionnels sur facebook.
Les sondages, aux résultats et aux méthodes controversés, se sont ainsi multipliés sur les réseaux sociaux, avec des chiffres on ne peut plus fluctuants. Les intérêts partisans de leur concepteur-diffuseur se trouvant reflété, comme par hasard, dans le résultat final. Mais au moins, les facebookeurs ne prétendent pas, eux, présenter un échantillon représentatif de la population tunisienne, contrairement aux agences «professionnelles».
Twitter, à l’utilisation plus confidentielle, aura également contribué, par ses gazouillis, à jouer les caisses de résonnance.
Certains auront même tenté de racoler des électeurs par sms interposés, via les téléphones portables, comme au Qatar. Les conséquences ne se sont pas fait attendre : l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections a vite remis de l’ordre en changeant les superviseurs de Doha. On aura noté que les téléphones portables sont censés être éteints à l’intérieur des bureaux de vote. Sans doute pour tenter d’empêcher la vente de voix, attestée par la photo du bulletin de vote dument coché, selon les désirs des commanditaires «boulitik».
La technologie aura donc été clairement l’un des principaux acteurs de ce scrutin. Ce qui n’est pas surprenant, d’autant plus que la révolution elle-même a été largement répercutée par Facebook, via les vidéos tournées grâce aux téléphones portables. Il s’agit donc, en somme, d’une suite logique, d’un scénario écrit par les Tunisiens eux-mêmes.
LBC
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