Tunisie : Le couronnement du “fils du peuple”

Les téléspectateurs tunisiens, nos facebookeurs, les tn-tweeple… Toute la Tunisie ou presque a suivi les débats de l’Assemblée Constituante, par ailleurs retransmis en live streaming  sur le web. C’est que cette journée du mardi 22 novembre 2011 est bel et bien historique.
Des petits malins ont ressorti des cartons les déclarations incendiaires de Farhat Rajhi, mais en les brocardant. Ennahdha est bien au pouvoir, mais ça n’a pas l’air de déplaire outre mesure au Général Rachid Ammar. Les temps des dépassements, ces fameux «infilett amni» et autres paraissent désormais loin derrière nous. Un cauchemar qui paraît s’être aujourd’hui dissipé.

Des manifestants se sont rassemblés en face du Parlement pour exprimer leur volonté d’indépendance, pour crier d’ores et déjà leur appartenance à l’opposition, sans problème notable. La Révolution est passée par là, et rien, en effet, ne saurait bâillonner désormais un citoyen tunisien.

moncef marzoukiMoncef Marzouki sera tour à tour cajolé, flatté, ridiculisé… Il n’empêche. «L’homme du peuple» peut laisser désormais exploser sa joie et rayonner de fierté : il est désormais président de la République Tunisienne. Ben Ali doit se retourner dans sa tombe où il s’est enterré vivant de son propre chef. Signe des temps, les salaires du président, des élus de la Nation, des ministres, sont désormais publics. Qui l’eut cru, sous l’ère délétère des Trabelsi ?

Les revendications exigeant une diffusion en direct des débats de la Constituante à la télévision ont baissé d’un cran. Les Tunisiens découvrent en effet les temps morts, les entractes qui trainent en longueur. C’est que les discours enflammés et les prises de position fracassantes ne sauraient être permanents. C’est sans doute dans l’optique d’animer les discussions que la chaîne qatarie a choisi une nouvelle option. Al jazeera, divisera son écran en deux, mettant en scène d’un côté les débats de notre Constituante, de l’autre, les manifestations réprimées dans le sang en Egypte, sur la place Ettahrir. C’est dire que la Tunisie a su tracer son chemin. Dans l’attente que nos frères Libyens et Egyptiens nous y accompagnent.

LBC

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