Plus que jamais, le militantisme à la tunisienne passe donc par le web. Mais cela, on le savait déjà. Mais voici que les hackers se mettent au service des camps politiques. Sauf que… Ils ne servent pas nécessairement la cause qu’ils prétendent défendre.
Plus que jamais, le militantisme à la tunisienne passe donc par le web. Mais cela, on le savait déjà. Mais voici que les hackers se mettent au service des camps politiques. Sauf que… Ils ne servent pas nécessairement la cause qu’ils prétendent défendre.
Le journal électronique Directinfo.tn a été piraté dans la matinée mercredi 30 novembre. Dans sa mansuétude, le hacker a daigné ne pas effacer l’intégralité du site. Le pirate a préféré agir avec plus de subtilité. Il a ainsi simplement remplacé les titres des articles par des slogans à la gloire du niqab et de celles qui le portent. On pouvait ainsi lire en tête de page «Affaire des frères de la faculté de la Manouba: Oui au Niqab». Clair, direct, et sans fioritures.
Mieux : durant un moment, le site redirigeait même les internautes désireux de s’informer sur Directinfo, vers le portail d’Ennahdha.
Plus que jamais, le militantisme à la tunisienne passe donc par le web. Mais cela, on le savait déjà. Mais voici que les hackers se mettent au service des camps politiques. Sauf que… Ils ne servent pas nécessairement la cause qu’ils prétendent défendre.
En redirigeant les lecteurs de Directinfo vers le site nahdhaoui, on ne sait trop quel a été le but de la manœuvre imaginée par notre délicat pirate. S’agirait-il de ramener nos lecteurs à de meilleurs sentiments, ou même à les appeler à soutenir le mouvement d’inspiration islamique ? Soyons sérieux. Ennahdha n’a pas vraiment besoin de l’audience du site édité par la maison-mère de webmanagercenter.
S’agit-il d’une farce concoctée par un lecteur mécontent de la ligne éditoriale de Directinfo ? Auquel cas, on rappellera qu’il est toujours possible de poster un commentaire, même virulent pour descendre en flamme et mettre en pièces l’auteur et (ou) ‘article jugé inconvenant. Mais si tous les mécontents se mettaient au piratage, il y a de quoi faire des ravages dans le milieu de la presse électronique jusqu’ici balbutiante, et qui espérait un tant soit peu faire entendre sa voix. Les pirates voudraient-ils jouer en catimini le rôle de censeur dans une Tunisie que l’on croyait débarrassée de cette engeance. Mais voici que la censure prend désormais une nouvelle forme, et a un nouveau visage. Celui du pirate.
L’ATCE est officiellement dissoute. Le ministère de l’information a fermé définitivement ses portes (du moins on l’espère). Et voici que certains hackers comptent prendre la place encore toute chaude de leurs prédécesseurs.
MK