«Tunis est la première ville du Maghreb où l’on peut voir l’exposition de la Collezione Farnesina Design» déclare Nadia Salvatori. Le design italien s’expose en Tunisie. Rencontre entre les artisans de chez nous et ceux de La Botte.
«Tunis est la première ville du Maghreb où l’on peut voir l’exposition de la Collezione Farnesina Design» déclare Nadia Salvatori. Le design italien s’expose en Tunisie. Rencontre entre les artisans de chez nous et ceux de La Botte.
Ça se bousculait hier dans le Centre d’art vivant du Belvédère. Normal : d’étranges objets avaient pris place dans tous les coins de l’établissement. La Collezione Farnesina Design a pris ses quartiers à Tunis. Mais pas toute la collection, une quinzaine de pièces seulement. C’est déjà beaucoup quand on sait que cette collection est peu accessible car propriété du Ministère des Affaires Etrangères italien, la Farnesina justement. «Tunis est la première ville du Maghreb où l’on peut voir cette exposition. En 2012, différentes étapes sont prévues mais on commence ici » explique Nadia Salvatori une des personnes à l’origine de l’événement. L’expo est visible jusqu’au 31 janvier et vaut franchement le détour.
En entrant dans le Centre, on est d’abord accueilli par une mini Ferrari blanche installée sur un socle en hauteur. En avançant un peu, on tombe nez à nez avec un troupeau de mini rhinocéros et un peu plus loin sur des chaises au siège et dossier aux couleurs du drapeau italien. A l’étage, un cactus en céramique est blotti dans un coin. Et là c’est Renza Fornaroli, curatrice de l’exposition, qui nous éclaire : «Ce cactus représente exactement ce qu’est le design : l’utilisation de l’artisanat et du savoir faire humain». D’ailleurs, il a été conçu par un artiste qui s’est fait aidé par un architecte afin que la pièce puisse être reproduite à l’infini. «Cette œuvre est en céramique, quelque chose qui est très présent dans l’artisanat tunisien. Il serait donc très facile aux artisans d’ici de s’emparer de l’idée et de travailler autour de cette thématique».
Et puis il y a un fauteuil rouge assez étrange. Moitié fauteuil moitié bouquet. «La nomenclature est en fer, c’est donc quelque chose qui peut être fait en Tunisie. Pour la garniture l’artiste a fait coudre des fleurs. Ce sont des lys, une fleur très présente dans la culture italienne. Les Tunisiens peuvent tout à fait utiliser une autre fleur, propre à leur culture, et interpréter cet objet comme ils en ont envie » continue Renza Fornaroli.
«En fait cet événement c’est une rencontre entre les cultures. Le design vient de l’artisanat et en Tunisie, il y a tellement d’artisans. Nous voulons faire un pont, un lien. Nous avons tant à apprendre de vous et réciproquement».
A l’occasion de cette exposition 4 bourses ont été attribuées. « Ce qui serait merveilleux serait que finalement que des artisans italiens viennent travailler un Tunisie et que des artisans tunisiens viennent en Italie. Ce ne serait pas qu’une coopération de travail, ce serait créer de la magie, ce serait la création d’une nouvelle culture, d’un lien. Et l’art doit servir à ça : à rapprocher les peuples».
Sana Sbouai