Bendirman, le chanteur iconoclaste, le poète du sud, le jeune homme qui n’a pas eu peur de railler les élections à 99% sous Ben Ali donne un concert au théâtre municipal, le mercredi 21 décembre.
Bendirman, le chanteur iconoclaste, le poète du sud, le jeune homme qui n’a pas eu peur de railler les élections à 99% sous Ben Ali donne un concert au théâtre municipal, le mercredi 21 décembre.
Les jours où sa musique avait un délicieux goût de subversion sont passés. Bendirman est désormais le bienvenu, alors même que
son album «Welcome» a été enregistré dans la clandestinité. Un militantisme à l’odeur de soufre, avec des chansons lancées comme des prières à l’égard des mânes de Béchir Khraief, le chantre du sud tunisien, et des martyrs du bassin minier tombés pour la liberté.
Les billets pour deux heures de pur bonheur sont disponibles aux guichets du théâtre municipal. Un petit ticket bon marché pour le paradis, pendant que d’autres font monter indument les enchêres, pour en faire leur chasse gardée. Ne vous reste plus qu’à déguster une gorgée mousseuse de Bendirman, pour tout oublier. Mais le bonheur a un prix, fut-il dérisoire. Les étudiants auront à débourser 5 dinars le ticket, à peine de quoi permettre à notre funambule de réchauffer son bendir. Pour les snobinards, les billets donnant accès aux loges, il faudra aligner 15 dinars. Mais après tout, quand on aime, on ne compte pas.
MK