Il ne manque plus que la Télé Nationale reprenne la couleur mauve et son nom benaliste de Tunis 7. Sans concertation ni appel à candidature, Hamadi Jebali désigne certains propagandistes de Zaba à la tête des médias publics.
Ça y est, c’est officiel ! Le nouveau gouvernement a donné sa bénédiction aux propagandistes du régime de Ben Ali. La nomination de certains architectes de la désinformation sous la dictature à la tête de plusieurs établissements médiatiques vient le confirmer. La baguette magique du premier ministre Hamadi Jebali les a fait revenir au galop.
La nouvelle, annoncée dans un communiqué publié samedi 07 janvier, a eu l’effet de choc sur le Syndicat National des Journalistes Tunisiens, l’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et de la Communication (INRIC), le Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse (CTLP) et autres organismes de la société civile tunisienne. Toutes ces institutions ont exprimé leur indignation suite à ces décisions prises sans concertation. Ils ont relevé, à l’unanimité, qu’il s’agit de nominations en rupture avec les règles de l’exercice démocratique. Le SNJT et le CTLP ont souligné le sulfureux passé de certains de ces nouveaux responsables.
Mohamed Néjib Ouerghi, nouveau Président Directeur général de la Société Nouvelle d’Impression, de Presse et d’Edition (SNIPE) et directeur des journaux «La Presse» et «Essahafa», a été, de 2003 jusqu’à 2010, directeur et rédacteur en chef du journal «Le Renouveau», organe de presse du RCD, parti dissout du dictateur déchu. Ses louanges à Ben Ali sont encore disponibles sur la Toile. Il suffit de consulter le blog «Journalistes avec Ben Ali 2009» pour lire sa tribune intitulée «Pourquoi voter Ben Ali».
Mongi Gharbi, nouveau rédacteur en chef du journal «La Presse», a également contribué au même blog. «Mes sept raisons pour voter Ben Ali», ainsi s’intitule l’article de ce propagandiste nommé par le chef du gouvernement de la troïka. Quant à sa collègue Faouzia Mezzi, également promue rédacteur en chef du même journal, ses éloges en faveur de Leila Trabelsi figurent dans un ouvrage intitulé «Présidence tunisienne de l’Organisation de la Femme Arabe : initiatives et réalisations» [traduction littéral de l’arabe, NDLR]. Le livre en question a été édité par «Dar El-Arab internationale pour la presse et l’édition». Pour ses loyaux services, le régime de Zaba a attribué à Mme Mezzi le prix de la «meilleure production médiatique sur la femme».
Après avoir exprimé à maintes reprises son mécontentement de la situation des médias, voilà que Jebali affiche la couleur : c’est de propagandistes qu’il a besoin. Et il n’en trouvera pas mieux que ceux qui ont servi Ben Ali pour applaudir son gouvernement et refaire sombrer le service public sous la tutelle du pouvoir exécutif.
Thameur Mekki
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