Le récent renvoi de l’ambassadeur syrien par le Président Moncef Marzouki a suscité de vives réactions chez l’opposition, les journalistes, les blogueurs mais aussi… chez les caricaturistes. C’est sur le web qu’ils s’expriment.
Le récent renvoi de l’ambassadeur syrien par le Président Moncef Marzouki a suscité de vives réactions chez l’opposition, les journalistes, les blogueurs mais aussi… chez les caricaturistes. C’est sur le web qu’ils s’expriment.
L’actualité syrienne n’échappe à personne en Tunisie. Le massacre perpétué par le régime de Bashar Al-Assad, vendredi dernier, à Homs a été suivi du prompt renvoi de l’ambassadeur syrien à Tunis, dès le lendemain de cette tuerie. Tout le monde en parle, chacun à sa manière. Petit tour d’horizon chez les caricaturistes.
Expulser un absent !
ZooArt et eRevolution réagissent à l’information révélée, lundi 7 février, par un ex-diplomate sur la radio privée Mosaïque FM: «il n’y avait pas d’ambassadeur syrien en Tunisie, mais un chargé d’affaires par intérim». En effet, il s’est avéré que l’ambassadeur renvoyé avait quitté la Tunisie en janvier 2011. Au passage, ZooArt ironise sur le manque de prérogatives du Président Marzouki face à l’étendue des pouvoirs du chef du gouvernement Hamadi Jebali adressant un «Digage» à un ambassadeur déjà absent. De son côté, eRevolution use de satire en évoquant une «expulsion métaphysique» et en mettant en scène un Marzouki menaçant d’exclure Ben Ali.
Poutine cherche la Tunisie
CaricaTun rebondit sur le double veto émanant de la Russe et de la Chine à la résolution, sanctionnant le pouvoir syrien, proposé au vote par le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il dessine le chef du gouvernement russe Vladimir Poutine accompagné par le Président chinois Hu Jintao, les deux en rogne contre la Tunisie, en train de la chercher sur la carte du Monde. Dans un deuxième dessin, CaricaTun ironise sur la déclaration de Jebali affirmant que «Dieu protègera la communauté tunisienne résidente en Syrie» tout en dressant une liste du vocabulaire de ce qu’il qualifie de «diplomatie nahdhaouie».
Relaxer dans un bain de sang
Si certains caricaturistes ont décidé d’attaquer frontalement le gouvernement provisoire et ses décisions, d’autres ont préféré dessiner la désastreuse situation du peuple syrien. C’est le cas de Willis from Tunis et Zattalov. De sa part, Willis relève la prolifération du trafic d’armes en Syrie. Quant à Zattalov, il a crayonné Bashar Al-Assad relaxant dans un bain de sang sous la protection et avec le soutien d’Hassan Nasrallah, leader de Hezbollah ainsi que Vladimir Poutine et le Président iranier Mahoum Ahmadinejad.
La caricature, mode d’expression artistique aux crituqes virulente, connait une effervescence sans précédent sur le web tunisien. D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si ce même régime syrien a enlevé et réprimé en août dernier, le célèbre caricaturiste Ali Ferzat.
Sarah Ben Hamadi