Tunisie : Zitouna, radio hors-la-loi bénie par le pouvoir ?

 

La récente nomination d’un nouveau responsable à la tête de la Radio Zitouna est «une soumission totale à des interventions illégales menées par des parties étrangères», explique l’INRIC dans un communiqué publié mercredi. Elle relève «un précédent grave et inacceptable, surtout que la justice s’est déjà prononcée sur cette affaire».

inric-logo-150212Dans le même communiqué, cette instance consultative, créée fin février 2011, a rappelé que la justice a ordonné à M. Mohamed Mechfar, proche de Mohamed Sakhr Materi, fondateur de Radio Zitouna et gendre du dictateur déchu, «de remettre tous les documents en sa possession à Mme Iqbal Gharbi, nommée le 12 septembre 2011, en qualité d’administrateur judiciaire de cet établissement».

L’Instance Nationale pour la Réforme de l’Information et la Communication (INRIC) a également exprimé sa «profonde préoccupation face au double langage du gouvernement concernant le secteur de l’information». Elle relève «la multiplication des déclarations contradictoires et discordantes à ce sujet par certains conseillers du chef du gouvernement provisoire, M. Hamadi Jebali».

Cette instance présidé par M. Kamal Laabidi a indiqué que «ces déclarations sont en porte à faux avec les propos rassurants et positifs tenus par le chef du gouvernement qui ne cesse de réitérer son engagement à mettre en œuvre le décret-loi n° 116 du 2 novembre 2011, portant sur la création de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) et à garantir le respect de l’indépendance des médias, notamment dans une interview accordée à la chaîne de télévision nationale «Al Wataniya 1», le 26 décembre 2011» indique le communiqué.

«L’INRIC s’élève également contre les campagnes de manipulation et de désinformation orchestrées par certains groupes d’intérêts et de pression dans le but d’empêcher la mise en œuvre des décrets-lois n° 115 et 116, portant sur l’organisation du secteur de l’information». C’est, entre-autres, ce qui ressort du même communiqué où l’INRIC exprime son regret «que les 14 recommandations qu’elle a adressées, fin décembre 2011, au Président de l’Assemblée Nationale Constituante, au Président de la République et au Chef du Gouvernement, les appelant à engager des actions concrètes pour protéger la liberté de la presse et garantir l’indépendance des médias, n’aient pas été suivies d’effet».

Ingérence de groupes idéologiques et religieux, anarchie et bras de fer entres factions politiques gangrènent les médias publics face à un laxisme gouvernementale empirant la situation. Plus qu’un an après la Révolution, les réformes du secteur tardent à prendre effet.

 

T.M (avec communiqué)

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