Environ une centaine de manifestants ont revendiqué, samedi dernier, la dépénalisation de la consommation du cannabis. Ils ont clamé des slogans adressés, avec ironie, à la police, aux élus de l’Assemblée Constituante et à Ghannouchi.
Environ une centaine de manifestants ont revendiqué, samedi dernier, la dépénalisation de la consommation du cannabis. Ils ont clamé des slogans adressés, avec ironie, à la police, aux élus de l’Assemblée Constituante et à Ghannouchi.
«Il ne s’agit pas d’une incitation à la consommation. C’est juste un appel à la dépénalisation. Les arrestations et les tests se font, généralement, d’une manière arbitraire avec un mépris total de l’intégrité du corps humain» déclare Dajla Douici, jeune actrice connu par sn interprétation du rôle de «Balha», dans le feuilleton ramadanesque de Njoum Ellil. En Tunisie, un fumeur de cannabis risque entre 1 ans de prison et un amende de 1000 dinars jusqu’à 5 ans de prison, selon le code pénal.
Quelques individus s’incrustent dans la foule. Ils expriment leur étonnement de la revendication des jeunes manifestants. «Il ne faut pas qu’on ne nous comprenne mal. Nous voulons juste l’abolition de cette loi extrêmement sévère» explique Amine Sassi. Le jeune étudiant la considère «une question de liberté individuelle». Et il ajoute : «les conséquences de la consommation du cannabis ne représentent rien si on les comparerait à ceux de l’alcool par exemple». Pour lui, «les sanctions sont trop sévères». «La consommation de drogues nettement plus nocives comme l’«artal» (les comprimés Parkizol 500) est passible d’une peine beaucoup moins élevé» relève-t-il.
Les propos du jeune homme ne sont pas faux. De nombreuses études scientifiques le prouvent. N’empêche, la consommation de cannabis a un impact nettement plus nocif que le tabac puisqu’il se consomme sans filtre. Des troubles psychologiques ont également été observés chez les fumeurs de joints. Pourtant, les dangers de la zatla n’égalent pas ceux de l’alcool ou encore des médicaments consommés comme drogues en Tunisie. Les Parkizol, les Tranxène ou les désastreuses Subutex sont beaucoup plus nocives. Mais leurs peines sont moins longues. A ce niveau, la loi tunisienne est certainement à revoir et… à corriger.
Thameur Mekki
Crédit photos : Zouiten’s Photography