Samedi 14 avril, Luz Casal, la plus célèbre des chanteuses espagnoles, très élégante et gracieuse, a ému le public du Barcélo pour l’avant-dernière soirée de la 7ème édition de Jazz à Carthage by Tunisiana.
Samedi 14 avril, Luz Casal, la plus célèbre des chanteuses espagnoles, très élégante et gracieuse, a ému le public du Barcélo pour l’avant-dernière soirée de la 7ème édition de Jazz à Carthage by Tunisiana.
C’est vêtue d’une jupe longue et sobre surmontée d’un haut noir et blanc que Luz Casal a fait son entrée. Grande, fine, le port altier, le charisme de l’Espagnole s’impose dès ses premiers pas sur la scène du Jazz à Carthage by Tunisiana. Ce samedi 14 avril, la salle du Barcelo est comble. Son nom est indissociable de celui de Pedro Almodovar et du film Talons Aiguilles dont elle interprète les titres « Un ano de amor » et « Piensa en mi ».
Titres que le public lui a réclamés dès le début du concert. « Attends », a-t-elle avancée dans un français hésitant mais terriblement charmant. Un doux cheveu sur la langue, elle avoue : «j’ai la sensassionne que quand je parle, je chuis petite ». Rire dans le public. Comme lorsqu’elle dédie une « chanchone » aux femmes ou encore lorsqu’elle demande à l’assemblée d’interpréter avec elle une chanson d’Etienne Daho. La madone qui souhaite être accompagnée de son auditoire n’arrive à prononcer « Je fais un vœux ». Et c’est aidée par un gentleman qu’elle peut commencer.
Ces apartés en français font tomber les barrières d’émotions qui ont tendance à se hisser lorsqu’elle chante. Sa voix éternellement sensuelle apporte une certaine mélancolie lorsqu’elle interprète « Entre mi recuerdos » (entre mes souvenirs, en français) qu’elle dédie à son père. Ou encore un vent venu directement de Galice, région du nord-ouest de l’Espagne dont elle est originaire, souffle sur la salle. Gravité, sensibilité, les émotions se bousculent. Et telle une diva, elle dévoile plusieurs morceaux de son album « la Pasion ».
Lorsqu’elle quitte la scène vers 22 heures, le public est bien décidé à ne pas la laisser partir. Le rappel dure plusieurs minutes. Et c’est vêtue d’une courte robe noire qu’elle réapparait pour interpréter l’une de ses plus belles chansons d’amour « Lo eres todo ». En solo avec le piano, la voix sensuelle et passionnée de cette grande Dame impose un lourd silence chargé d’émotions dans la salle du Jazz à Carthage. Le cœur se serre, les larmes montent, des frissons parcourent le corps lorsqu’elle se déplace telle une danseuse de classique rappelant la fragilité de cette femme qui a combattu le cancer en 2007. Un véritable coup de grâce.
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Crédit photo Samy Snoussi
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