Pour célébrer la journée mondiale de la liberté de la presse 2012, l’UNESCO a choisi la Tunisie. Pourtant le secteur ne semble pas être en bonne santé. La condamnation, le jour même de cette célébration, de Nabil Karoui à une amende de 2400 dinars, pour avoir diffusé Persepolis laisse un goût amer.
Pour célébrer la journée mondiale de la liberté de la presse 2012, l’UNESCO a choisi la Tunisie. Pourtant le secteur ne semble pas être en bonne santé. La condamnation, le jour même de cette célébration, de Nabil Karoui à une amende de 2400 dinars, pour avoir diffusé Persepolis laisse un goût amer.
Pendant ces trois jours, une conférence sous le thème «Les nouvelles voix : La liberté des médias aide à transformer les sociétés» se tient du côté d’un hôtel à Gammarth. Vendredi 4 mai, le Chef du gouvernement tunisien, Hamadi Jebali, sera présent pour un discours d’ouverture, en compagnie de Mme Bokova. S’en suit une séance plénière où sera également présente la lauréate du Prix Nobel de la Paix 2011, la Yéménite, Tawakol Karaman.
Pour cet évènement, plus de 300 journalistes du monde entier sont attendus, ainsi qu’une forte présence des organisations internationales, pour débattre de la réforme des médias, le partage de l’information, les nouveaux acteurs du journalisme et l’éthique journalistique dans les situations de transition.
Liberté des médias implique la liberté d’opinion. Et pourtant, en Tunisie d’après-révolution, et alors que du côté de la banlieue nord tunisoise, on célèbre la journée mondiale de la liberté de la presse, le patron de Nesma TV, Nabil Karoui, a été condamné à une amende de 2400 dinars pour «troubles à l’ordre public et atteinte à la morale» , suite à la diffusion du film franco-iranien, Persepolis sur sa chaîne de télévision. Un film déjà diffusé dans les salles de cinéma tunisiennes depuis des années, et une condamnation qui vient rappeler que le secteur souffre encore. D’ailleurs l’affaire Nesma n’est pas la seule affaire qui indigne les professionnels des médias. Intimidations, pressions, agressions, harcèlement, les journalistes tunisiens sont devenus le souffre-douleur du pays. Certes, ils sont plus libres, mais ils sont devenus ciblés de tout part ; Un gouvernement qui accepte mal les critiques, des autorités qui procèdent à des pratiques qu’on pensait enterrées, des individus qui se permettent des violences verbales et physiques à l’encontre des journalistes, quelques membres d’Ennahdha qui demandent la privatisation de la télévision publique suite à un sit-in tenu devant le siège de la télévision nationale, la Présidente du Syndicat national des journalistes Tunisiens, Najiba Hamrouni qui paye chère ses position en subissant des injures raciales, et la liste est longue. La vérité c’est que «La liberté de la presse reste un combat permanent», dixit Dominique Gerbaud président de Reporters sans frontières (déclaration au Journal La Croix, ndlr).
S.S
A Lire :
Journée de la liberté de la presse : Les pays leaders de la censure
Tunisie : Le Pouvoir et la lutte contre les médias publics