La 65ème édition du festival de Cannes a été ouverte avec Moonrise Kingdom, de l’américain Wes Anderson. Jeudi, c’est le film «Après la Bataille» de Yousry Nasrallah qui était à l’affiche du Grand Théâtre Lumière. Il s’agit du seul film arabe et africain en compétition pour la Palme d’Or cette année.
La 65ème édition du festival de Cannes a été ouverte avec Moonrise Kingdom, de l’américain Wes Anderson. Jeudi, c’est le film «Après la Bataille» de Yousry Nasrallah qui était à l’affiche du Grand Théâtre Lumière. Il s’agit du seul film arabe et africain en compétition pour la Palme d’Or cette année.
Révolution oblige, «Baad El Mawkeaa» ou Après la Bataille de Yousry Nasrallah était très attendu, surtout qu’il s’agit du seul film arabe et africain en lice pour la Palme d’Or cette année. Malheureusement, le film déçoit une bonne partie des critiques. «Mauvais», «décevant» ou encore «bof, je ne comprends pas qu’il soit sélectionné», les premières réactions à la sortie de la projection étaient négatives. Certains avaient même quitté la salle avant la fin du film. Le lendemain, les critiques des revues spécialisées distribuées sur la croisette n’étaient pas meilleures.
«Baad El Mawkeaa» ou «Après la bataille» en français, revient sur la bataille des chameaux à la Place Tahrir, quand des cavaliers de Nazlet ont attaqué les manifestants venus réclamer le départ de l’ancien Président égyptien Hosni Moubarak, le 2 février 2011. Une journée noire de la révolution égyptienne sur laquelle le réalisateur a tenté d’apporter un éclairage, à travers une rencontre entre deux personnes que tout oppose ; Rima (Mena Shalaby), une publicitaire des quartiers aisés, et Mahmoud (Bassem Samra), un cavalier de Nazlet qui, venu charger les manifestants de la Place Tahrir, se fait tabasser par ces derniers. Une vidéo filmant la scène fait le tour du Net. Humilié, et sans travail, la vie de Mahmoud n’a plus de sens.
Bien que les deux personnages sont issus deux univers différents, leur rencontre permet à Rima de comprendre pourquoi Mahmoud faisait partie des «Baltaguiya» (voyous payés par le régime pour attaquer les manifestants, ndlr) de la Place Tahrir, et à ce dernier de comprendre pourquoi des gens comme Rima voulaient le départ de Moubarak. Deux personnes apparentant à deux catégories sociales différentes, que la révolution rapproche.
Moins de préjugés, plus de tolérance, c’est ce qui semble être le message de Yousry Nassrallah à travers son film. Mais entre réalité et fiction, et à force de trop vouloir expliquer les choses, Nasrallah tombe dans les clichés, le film manque cruellement d’émotion et le spectateur reste sur sa faim…
Depuis Cannes, Sarah Ben Hamadi