Dans un communiqué publié mercredi 6 juin sur son site web et intitulé «Portes Closes à l’entrée d’un proc-s historique : des journalistes et net-citoyens sonnent l’alerte » l’organisation Reporters sans frontières revient sur la grève de la faim sauvage entamée par le journaliste de Nawaat Ramzi Bettaieb suite à la saisie de sa caméra par les autorités militaires lors du procès des martyrs de Thala et Kasserine et «exhorte les autorités militaires tunisiennes à restituer immédiatement son matériel au journaliste».
L’organisation a déclaré que « La confiscation du matériel d’un journaliste, de surcroît en dehors de toute procédure judiciaire, est un acte grave. Ce procès, capital pour l’histoire de la nation tunisienne, doit pouvoir bénéficier d’une véritable couverture médiatique. Or l’institution militaire n’accorde aux journalistes que trois minutes pour filmer le procès, ce qui a pour effet de les dissuader de se rendre jusqu’au Kef pour suivre les audiences. C’est inacceptable».
RSF rappelle par ailleurs que c’est sur le fondement de l’article 62 du décret-loi 115, qui interdit formellement la couverture des procès dans les salles d’audience sans l’autorisation préalable des juges dans les procès militaire ou civil que le journaliste de la radio Mosaique FM Chaker Besbes avait été condamné à verser une amende de 200 dinars (100 euros) pour avoir filmé l’audience du procès de Nessma le 23 janvier dernier, «Son procès s’est tenu en appel le 28 mai dernier. Le verdict sera rendu le 7 juin prochain».
L’organisation exprime en ce sens « son inquiétude » concernant les dispositions de cet article 62 du décret-loi, et précise que «ce dispositif visant à protéger la confidentialité́ des affaires judiciaires ne doit pas être excessif et empêcher les journalistes de couvrir ces affaires notamment lorsqu’est en jeu une question d’intérêt général.»
En soutien à Ramzi Bettaieb, des blogueurs et activistes se sont joints à sa grève de la faim, il s’agit de Houssem Hajlaoui, Yassine Ayari, Imen Ben Ghozzi, Lina Ben Mhenni, Azyz Amami et Amine M’tiraoui.
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