La Fédération Méditerranéenne des Associations d’Internet (FMAI) a organisé le 19 juin 2012, une journée sur la migration de l’IPV4 à l’IPV6. Cet événement s’est déroulé avec l’appui du ministère des Technologies et de la Communication et de celle des institutions sous tutelles (At-Large Advisory Committee (ALAC_ICANN), African Network Information Center (AFRINIC)…).
M.Mongi Marzoug, ministre des Technologies set de la Communication a ouvert cette journée en rappelant tout d’abord la mutation à laquelle a assisté le pays au niveau de la connectivité internet et notamment 3G : «L’internet se profile comme une voie de convergence numérique. Plusieurs facteurs économiques, réglementaires et sociaux ont contribué à ce développement (évolution de l’infrastructure, du phénomène de nomadisme…). De ce fait, le passage vers l’IPV6 permettra au réseau tunisien de résoudre pas mal de problèmes relatifs au dressage et au nommage des noms de domaine génériques».
De son coté, M. Tijani Jemaa directeur exécutif du FMAI a rappelé que vu l’évolution du nombre constant d’internautes et de plateformes différentes (smartphones, tablettes tactiles…) le réseau internet mondial était sur le point d’être saturé en terme de disponibilité d’adresses IP et que cette migration était selon lui « un choix et non une obligation.»
«Pour le moment, la Tunisie avait à juste une vingtaine de noms de domaines génériques de premier niveau. En 2012, il est prévu de passer à 500 noms de domaines de ce type et 2000 d’ici 2017» assure le responsable, avant d’ajouter : «D’ici là, tous les objets de la vie quotidienne seront presque tous connectés à internet et posséderont donc leur propre adresse IP ! Nous sommes aujourd’hui au seuil de ce changement qui vise à réduire la fracture numérique en Tunisie».
Pour info, selon la définition de l’encyclopédie en ligne Wikipedia, l’IPV4 est «la première version d’Internet Protocol (IP) à avoir été largement déployée, et qui forme encore en 2011 la base d’Internet. Chaque interface d’un internaute qui se connecte se voit attribuer une ou plusieurs adresses IP». Seulement voilà, le problème réside dans le fait que ces adresses soient limitées au nombre approximatif de 4 milliards, que la population mondiale se partage actuellement. Ce protocole est donc voué à s’épuiser à court terme. La solution ? Le passage à l’IPV6.
Ce nouveau système présente d’énormes avantages. En effet, il permet aux utilisateurs de profiter d’un nombre d’adresses presque infini. Pour avoir une petite idée quantitative, pour chaque mm2 de la surface de la terre, il existerait environ 667 millions de milliards d’adresses IP disponibles !
Avec cette nouvelle technologie, les paquets (ensemble de données partagées sur le réseau) seraient de taille fixe, ce qui faciliterait grandement leur traitement par les routeurs.
Ainsi, la migration vers l’IPV6 est nécessaire pour tous ceux qui utilisent actuellement des adresses IPV4 pour plusieurs raisons dont le risque de se retrouver dans l’environnement IPV4 sans contenu intéressant et sans internautes pour voir son propre contenu une fois les principaux acteur sur la toile ayant déplacé leurs contenus (réseaux sociaux, plateforme de partage vidéo, sites d’informations, systèmes d’exploitations mobiles). Surtout que certains géants comme Facebook et Google, ont d’ores et déjà commencé à quitter le navire…
S.B.N