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Tunisie : Le retour médiatique des Ben Ali

Après la parution de son livre « Ma vérité » le 21 juin dernier, voilà que Leila Ben Ali Trabelsi refait surface avec une interview exclusive accordée au journal français «Le Parisien». Ben Ali a profité de l’interview de son épouse pour adresser un message aux Tunisiens…

 

Après la parution de son livre « Ma vérité » le 21 juin dernier, voilà que Leila Ben Ali Trabelsi refait surface avec une interview exclusive accordée au journal français «Le Parisien». Ben Ali a profité de l’interview de son épouse pour adresser un message aux Tunisiens…

Une interview exclusive de Leila Ben Ali accordée au Journal français Le Parisien a été publiée le 1er juillet. Le journal précise que l’ex-première dame de Tunisie a «beaucoup hésité» avant d’accepter. Il s’agit de sa première interview depuis son départ avec son mari le 14 janvier 2011, après 23 ans de règne sur la Tunisie. Une interview, accordée via skype, tout comme les entretiens qui ont permis l’écriture de son livre «Ma vérité».

Le Parisien livre une nouvelle photo de Leila Ben Ali qui, a branché sa webcam, en fin d’entretien. «Elle est apparue voilée, un brin maquillée, ses lunettes chaussées. Derrière elle, son mari, Zine el-Abidine Ben Ali, vêtu d’un polo blanc, a même fait une courte apparition, afin de « faire taire les rumeurs de mauvaise santé» précise le journal.

Pourquoi ce livre ? «Pour répondre à la campagne médiatique mensongère dont j’ai fait l’objet en Tunisie, et dans certains pays, sans pouvoir me défendre» répond la femme la plus détestée de Tunisie. Catégorique, pour elle il n’y a pas de révolution mais, il s’agit d’un «coup d’Etat orchestré, téléguidé, préparé» et ajoute «La police était là et n’a pas bougé. Je ne crois pas du tout au scénario d’une révolution spontanée née d’une contestation de la jeunesse.»

Leila Ben Ali Trabelsi convient qu’il aurait fallu accorder plus de «libertés politiques» mais loin d’un mea culpa auquel on pouvait s’attendre, elle se décrit comme une femme soumise et sans influence. «Je suis une fille du peuple. Mon quotidien était consacré aux œuvres caritatives et sociales» raconte-t-elle et d’ajouter «A côté de cela, j’ai fait en sorte d’aider mes proches à mieux vivre, c’est vrai. J’ai par exemple aidé un de mes frères à obtenir un prêt, mais il l’a remboursé avant de mourir. Ce qu’on oublie aussi, c’est que j’ai aidé des gens que je ne connaissais pas. J’étais beaucoup sollicitée, je voulais bien faire.» Tous ceux qui on subi la tyrannie de sa famille pourront sans doute en témoigner.

D’ailleurs, cette interview a été aussi l’occasion d’avoir une déclaration du Président déchu, Zine Al Abidine Ben Ali: «Je déplore qu’on ait oublié que, pendant vingt-trois ans, l’Etat, sous ma direction, a amélioré considérablement le niveau de vie de chacun et fait de la Tunisie un pays moderne que bien des nations amies citent en exemple. J’admets néanmoins qu’il restait encore des progrès à accomplir et des libertés à mettre en place. J’espère que mes compatriotes me rendront justice en se souvenant du chemin qu’ensemble nous avons parcouru. Je n’aspire, au crépuscule de mon existence, qu’à conserver l’honneur.»

Comment expliquer ce retour médiatique du couple Ben Ali alors que les autorités saoudiennes avaient conditionné leur exil dans le royaume par une interdiction de s’exprimer ? Est-ce que les autorités tunisiennes, qui se sont précipités d’extrader Baghdadi Mahmoudi, comptent bien demander l’extradition de l’ancien couple présidentiel, qui pose tranquillement pour un média français et nous rassure sur son état de santé?

 

S.S

crédit-photos: Le Parisien

A Lire :

Tunisie : Leila Ben Ali dans son livre : «Ce n’est pas une révolution du peuple mais un coup d’Etat»

La Tunisie, Belhassen Trabelsi et La Lettre

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