Après le récent limogeage du directeur de la télévision nationale TTN1 Sadok Bouabène et la nomination par le gouvernement de neuf nouveaux directeurs à la tête de radios publiques, la menace de l’indépendance des médias publics tunisiens devient plus grande. Mercredi 4 juillet, l’INRIC, organe chargé de la réforme du secteur médiatique se saborde et accuse le gouvernement de censure.
Après le récent limogeage du directeur de la télévision nationale TTN1 Sadok Bouabène et la nomination par le gouvernement de neuf nouveaux directeurs à la tête de radios publiques, la menace de l’indépendance des médias publics tunisiens devient plus grande. Mercredi 4 juillet, l’INRIC, organe chargé de la réforme du secteur médiatique se saborde et accuse le gouvernement de censure.
Dans un communiqué rendu public mardi 3 juillet, Reporters sans Frontières a dénoncé «l’absence de mécanisme de consultation réglementant les licenciements et les nominations à la tête de l’audiovisuel public en Tunisie » tout en rappelant que «La nomination, le 9 janvier 2012, sans consultation préalable, de Sadok Bouabène et d’autres dirigeants de médias publics avait déjà provoqué une levée de bouclier. »
Le communiqué de RSF fait suite à la révocation du même Sadok Bouabène de son poste de directeur de la télévision nationale Watanya 1 ainsi que les directeurs de l’ensemble des radios publiques, avec la nomination de 9 nouveaux directeurs à leurs têtes, toujours sans consultation préalable avec les organes concernées. Pour l’organisation, «Ces nominations apportent une nouvelle fois la preuve que le gouvernement ne souhaite pas appliquer les textes de loi et entend ainsi renforcer son contrôle sur les médias publics ». Elle ajoute «En l’absence de cadres légaux clairs et respectueux des standards internationaux, les autorités tunisiennes utilisent des méthodes de nomination qui rappellent celles employées par l’ancien régime. L’absence de transparence des nominations constitue non seulement une menace pour l’indépendance des médias publics, mais elle conduit également à s’interroger sur la volonté des autorités à mettre en place les décrets-lois 115 et 116 dans les plus brefs délais».
S.S
Articles liés :
– Tunisie : Le rapport de l’INRIC dresse un lourd bilan du secteur de l’information
– Tunisie : Le Pouvoir et la lutte contre les médias publics
– Tunisie : Hamadi Jebali recycle les propagandistes de Ben Ali