Il y a 2 ans, un CD mauve a été distribué aux radios tunisiennes. Il contient un morceau chanté par Ahmed Mejri et Manel Amara. Ils y saluent le dictateur déchu. Sauf que le temps des fous du roi Zaba n’est pas révolu. Ahmed Mejri sera, demain, sur la scène de Carthage en première partie d’Alpha Blondy.
Il y a 2 ans, un CD mauve a été distribué aux radios tunisiennes. Il contient un morceau chanté par Ahmed Mejri et Manel Amara. Ils y saluent le dictateur déchu. Sauf que le temps des fous du roi Zaba n’est pas révolu. Ahmed Mejri sera, demain, sur la scène de Carthage en première partie d’Alpha Blondy.
C’est que ce morceau-hommage au tyran, sorti en 2010, s’inscrit dans la campagne de «L’Année Internationale de la Jeunesse». Cette action de propagande servait à maquiller un pouvoir autoritaire marginalisant les jeunes et les opprimant. Tel un écran de fumée, cette opération jouait un rôle de blackout sur les dépassements des Droits de l’Homme, y compris ceux de la jeunesse.
Produit par Ettounissia Prod avec la mention «dédicace d’Ahmed Agrebi Jeribi», fils de la sulfureuse Saida Agrebi, la chanson «Chabab Al-Alam» manifeste l’étendue des activités de la familia. Ainsi, le dictateur a rarement été aussi bien servi par un chanteur. Il faut, toutefois, rappeler que la concurrence était bien rude entre les fous du roi Zaba. Mais, depuis, ont-ils pris du recul ? Les nouveaux gouvernants, ont-ils fait d’autres choix ?
Pas vraiment. Et c’est là où le bât blesse. La participation d’Ahmed Mejri, dans le cadre de cette 48ème édition du Festival International de Carthage, en est la preuve vivante. Il est à l’affiche du concert du mardi 24 juillet, en première partie de l’emblématique reggae man ivoirien Alpha Blondy. Ainsi, il va chanter aux frais du contribuable. Deux ans, après avoir participé à la campagne de propagande lancée par Ben Ali, il est bien chouchouté par les nouvelles autorités. C’est qu’ils ont les oreilles dressées aux mélodies mauves. Il semble que la musique des jeunes intègres et novateurs groupes de reggae à l’instar de Barbaroots, Nouveau Système et autres ne semble pas être au goût des hommes aux commandes de l’administration culturelle tunisienne.
Thameur Mekki
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