La page de Rached Ghannouchi a été attaquée par les internautes. Ses administrateurs ne se sont pas contentés de battre en retraite. Ils l’ont carrément désactivé. Le trolling devient, donc, une forme de contestation politique traditionnelle en Tunisie.
La page de Rached Ghannouchi a été attaquée par les internautes. Ses administrateurs ne se sont pas contentés de battre en retraite. Ils l’ont carrément désactivé. Le trolling devient, donc, une forme de contestation politique traditionnelle en Tunisie.
Bombardés par des milliers de commentaires hostiles et insultants, les administrateurs de la page de Ghannouchi, créée trois jours après le départ de Ben Ali, l’ont désactivé dimanche soir. Quelques dizaines de minutes plus tard, ils l’ont réactivé. Attaquée de nouveau, la page a finalement été désactivée ce matin. Et donc, les trolls ont changé de cible. Direction : la page de Samir Dilou, ministre des Droits de l’Homme et de la justice transitionnelle et porte-parole du gouvernement. Idem pour celle du premier ministre Hamadi Jebali. Les pages des deux ministres nahdhaouis ont été inondées par des centaines de commentaires les traitant de «voleurs» et de «commerçants de la religion».
Cette attaque fait suite à la démission de M. Houssine Dimassi, ministre des Finances, vendredi 27 juillet. Ce dernier a évoqué dans sa lettre de démission la volonté du parti islamiste de faire passer une loi relative au «retour au travail et à la compensation des personnes ayant bénéficié de l’amnistie générale et de leurs ayant droits». Pour M. Dimassi, c’est «le dérapage le plus dangereux et la goutte qui a fait déborder le vase, en ce qu’il va nécessiter des dépenses supplémentaires étouffantes pour les finances publiques, compte tenu du nombre important des bénéficiaires et du niveau terrifiant des compensations».
Plus que du «tanbir», le troll, désormais sport national chez les internautes tunisiens, devient une action de protestation qui pourrait, à défaut de mettre de la pression sur les politiques, mesurer la température de l’opinion publique.
S.B.H
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