La politique fait vendre en Tunisie. Les chaines tv l’ont bien compris. Les émissions ramadanesques n’ont jamais été aussi politisées avant 2012. De quoi laisser un crocodile croquer des parts de l’électorat.
La politique fait vendre en Tunisie. Les chaines tv l’ont bien compris. Les émissions ramadanesques n’ont jamais été aussi politisées avant 2012. De quoi laisser un crocodile croquer des parts de l’électorat.
Avec la chute du régime de Ben Ali, le fruit défendu s’est transformé en pain béni. Pour rassasier les consommateurs politisés, les langues se sont déliées, les plumes se sont affutées. Et les producteurs d’émissions tv se sont frottés les mains.
Mauvais Maktoub pour Louzir
Sur un ton plus humoristique, «Dar Louzir», feuilleton réalisé par Slaheddine Essid retransmis sur Nessma, tous les soirs à partir de 19h55, fait endosser à Kamel Touati l’habit du ministre déchu, «victime» de la Révolution. Rien n’est épargné à cet ancien ministre de l’environnement. Méchanceté gratuite, vérités blessantes et dépossession sont donc au menu d’un feuilleton qui fait de son personnage principal un punching ball.
Piégés par les crocs des caméras
Les caméras cachées ne dérogent pas non plus à cette règle de la politisation. Ce ne sont plus les citoyens lambda qui sont les victimes de ces mises en situation burlesques mais les hommes politiques. Dans cette lignée, «Siessi Fil Fakh» en est un exemple probant. Cette émission, réalisée par Rached Essahli diffusée sur El Watanya 2 à 19h45, a pris au piège des personnalités comme Abdelfatteh Mourou ou le membre de l’assemblée constituante, Brahim El-Gassas.
Après avoir envahi la programmation des chaînes tv tunisiennes après la Révolution, voilà que la politique trouve un moyen pour s’installer dans les productions télévisuelles ramadanesques. Ainsi, même les émissions dédiées aux divertissements sont dopées par la politique. De quoi laisser un crocodile croquer des parts d’audience mais aussi des parts de l’électorat.
Khalil Hajeri
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