Au mariage, les hommes dansent avec excitation. Des youyous frénétiques s’échappent de leurs gorges. Les femmes sont assises. Elles applaudissent et surveillent leurs maris d’un œil vif. Cette fiction exige que les hommes soient «complémentaires» en 2100. Parodie
Au mariage, les hommes dansent avec excitation. Des youyous frénétiques s’échappent de leurs gorges. Les femmes sont assises. Elles applaudissent et surveillent leurs maris d’un œil vif. Cette fiction exige que les hommes soient «complémentaires» en 2100. Parodie
La chanson du générique annonce la couleur, celle d’un matriarcat radical, voire dictatorial. C’est le théâtre du constat «amer» de cette passation de pouvoir. Le sort des vaincus de cette guerre des sexes y est explicité : les hommes n’ont plus de travail, ils restent à la maison et ne sont plus libres de leurs déplacements.
Les hommes quant à eux sont de vraies pipelettes. Leurs rencontres très salonnardes se traduisent par des discussions qui virent régulièrement à la cacophonie. Leurs tâches quotidiennes se résument au ménage, à la vaisselle, à la cuisine, aux courses et au linge. Ils ont peur de leurs femmes, et ont une sensibilité à fleur de peau. Ils fument en cachette et se retrouvent autour de glibettes pour s’abandonner à des critiques sournoises. Ce n’est plus la fille qu’il faut marier mais bien le garçon.
Ainsi, les codes s’inversent. Avant même que la polémique des «complémentaires» ne défraye la chronique, les protagonistes de «Bab El-Hara 2100» ont explosé les chimères de la soumission de la femme arabe ancrées dans les têtes de l’audimat à coups de productions audiovisuelles financées par les pétrodollars.
Khalil Hajeri