Les Caravanes Documentaires posent leurs valises, du 23 au 26 août, au Fort de Ghar el Melh (Gouvernorat de Bizerte) à l’occasion de la célébration la Journée Internationale du souvenir de la Traite négrière et de son abolition.
Il s’agit d’une initiative de l’association «Bizerte Cinéma» avec le soutien de l’Institut arabe des Droits de l’Homme, le programme de la manifestation prévoit un cycle de projections de films étrangers mais aussi de Tunisie à savoir «Gorée, l’île du grand-père» de Taieb Louhichi. Ces projections, assurées par les Caravanes Documentaires, festival itinérant consacré comme son nom l’indique aux films de ce genre, seront suivies de débats sur la thématique de cet événement.
Question de mémoire collective
Des spécialistes parleront également de la place de la Tunisie, dans la carte du commerce des esclaves, dès lors qu’elle a été une plaque tournante de ce commerce, sans oublier qu’elle fut le premier pays musulman à avoir aboli la traite négrière le 23 janvier 1846. «La connaissance de notre passé, peut conjurer certains démons de notre société actuelle en désignant certaines résurgences de pratiques anciennes sous la forme d’un racisme ordinaire» relèvent les organisateurs.
C’est dans la nuit du 22 au 23 août 1791 qu’a commencé à Saint Dominique, aujourd’hui Haiti et République Dominicaine, l’insurrection qui devait jouer un rôle déterminant dans l’abolition de la traite négrière transatlantique. Et pour inscrire la tragédie de la traite dans la mémoire de tous les peuples, l’UNESCO a proclamé en 1998, la journée du 23 août de chaque année, une journée internationale du souvenir de la traite négrière qui, du VI au XXème siècle a arraché des millions d’africains à leur terre pour les déporter et les réduire en esclavage dans différentes régions du monde; une page qui est restée une histoire occultée.
Héros de l’Humanité
«Par leurs luttes, leur désir de dignité et de liberté, les esclaves ont contribué à l’universalité des droits humains. Il faut enseigner les noms des héros de cette Histoire car ils sont les héros de toute l’Humanité» écrit Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco dans son message pour cette journée. Dans cette lettre, elle invite les ministres de la culture de tous les Etats membres de l’Unesco à organiser des actions en associant l’ensemble des populations de leurs pays et en particulier les jeunes, les éducateurs, les artistes et les intellectuels.
L’objectif étant de développer une réflexion civique sur le respect de la dignité humaine et la notion de crime contre l’Humanité. Les premières commémorations de la journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition ont eu lieu dans plusieurs pays notamment le 23 août 1998 à Haiti. Des manifestations culturelles et des débats sur la traite négrière ont été organisés dans se sens.
En vertu d’une circulaire (29 juillet 1998) du directeur général de l’Unesco, tous les Etats membres sont invités à organiser des manifestations le 23 août de chaque année en commémoration de ce soulèvement d’esclaves qui a fortement influencé le processus d’abolition de la traite négrière.
KT avec TAP
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