Tunisie : Campagne web payante pour libérer Sami Fehri

 

«Free Sami Fehri» est une campagne lancée sur Facebook suite au mandat d’arrêt a été émis à l’encontre de Sami Fehri, producteur et patron d’Attounissia Tv. Une vingtaine de pages soutenant le directeur de la chaîne ont vu le jour depuis samedi 25 août.

free-sami-fehri-290812L’une de ces pages a été sponsorisée pour apparaître dans les liens sponsorisés du réseau social. Elle compte à ce jour, plus de 13 000 adhérents. Elle a pour slogan «Libérez Sami Fehri, libérez l’expression», résumant ainsi l’affaire à une question de «liberté d’expression» et occultant le fond, à savoir les délits pour lesquels Fehri est inculpé. Il s’agit de sa complicité dans les affaires de malversations concernant sa société de production Cactus Prod et l’Etablissement de la Télévision Tunisienne.

Free-Sami-Fehri-01C’est durant le week-end dernier qu’on apprend qu’un mandat d’arrêt é été émis contre Sami Fehri. L’une des émissions phare de sa chaîne, carton absolu durant le mois de Ramadan, «Ellogique al-siyessi», l’équivalent des Guignols de l’info en France, avait subitement interrompu sa diffusion deux jours avant la fin du mois saint. Mongi Khadhraoui, secrétaire Général du syndicat des journalistes (SNJT) évoquera «des pressions indirectes du gouvernement». Mais Sami Fehri évite de confirmer ses dires, avant d’être informé de son mandat d’arrêt.

Sur les ondes d’Express Fm, il révèle, samedi dernier, que Lotfi Zitoun, le conseiller politique du Premier Ministre lui a demandé de retirer l’émission : «On m’a demandé de retirer l’émission, je l’ai fait. Ensuite, quand les médias étrangers ont repris l’information, on m’a demandé de dire que c’est moi qui l’ai interrompu et que j’en suis content. J’ai refusé». Des faits que Lotfi Zitoun a niés tout en confirmant sur la même radio que «Sami Fehri est un criminel qui a profité du système pour faire fortune». Pour lui, son arrestation n’est que le début d’un cycle pour «nettoyer les médias».

La manière dont a été faite cette arrestation a toutefois suscité la polémique et a été jugé selon certains comme une volonté de museler les médias. Dans un communiqué publié par Reporters sans Frontières, l’organisation déclare que «L’empressement de la chambre criminelle à rendre son jugement dans un procès commencé il y a un an et demi, tout comme l’évident vice de forme sont pour le moins surprenants et nous conduisent à nous interroger sur les motivations du tribunal et des juges». L’ONG demande un procès équitable pour le concerné sans interférence du pouvoir.

S.B.H

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