Suite à la décision d’évacuer leurs ressortissants en Tunisie, les Etats-Unis ont tout bonnement signé l’arrêt de la plus part des manifestations culturelles et technologiques prévues au cours de l’année. A commencer par le Google Tech Workshop 2012, l’événement majeur de la compagnie Google, qui devait se dérouler pour la première fois en Tunisie et dans le monde arabe.
Suite à la décision d’évacuer leurs ressortissants en Tunisie, les Etats-Unis ont tout bonnement signé l’arrêt de la plus part des manifestations culturelles et technologiques prévues au cours de l’année. A commencer par le Google Tech Workshop 2012, l’événement majeur de la compagnie Google, qui devait se dérouler pour la première fois en Tunisie et dans le monde arabe.
«Jusqu’à tard Vendredi Soir, nous avons tout essayé pour que Carol Smith puisse être notre invité d’honneur pour le Software Freedom Day 2012 que nous avons organisé avec l’IEEE Gold Tunisia et le palais des sciences de Monastir. Malheureusement, les services de sécurité concernés n’ont pas donné leur feu vert pour que cela soit possible malgré, le soutien de plusieurs responsables, au sein même de Google qui pensent, tout comme nous, que le partage des connaissances et du savoir ne doit pas être victime des différents idéologiques ou politiques et que les relations entre les gens, peu importe leur orientation, sont d’abord des relations humaines.
Carol Smith était en Tunisie depuis quelques jours pour assister à l’OSS2012 et a dû repartir précipitamment après les évènements de vendredi 14 septembre dernier.
Après une journée exceptionnelle sur les logiciels libres, qui s’est déroulé dans une ambiance magnifique, avec un contenu à la hauteur de nos espérances, nous avons dû faire face à un autre combat qui se déroulaient en coulisses pour maintenir la réalisation de Google Tech Workshop 2012, premier évènement officiel Google en Tunisie.
Toujours avec l’aide d’alliés au sein de Google nous avons bien essayé de rassurer, de convaincre, de faire du lobbying en interne pour maintenir les dates malgré les menaces qui pèsent mais Samedi soir, le verdict est tombé et les Etats-Unis ont décidé, entre autres, d’évacuer leur ambassade et de recommander à leur compatriotes d’éviter la Tunisie.
Nous ne pouvons que comprendre donc la décision de reporter l’évènement vu l’état actuel des choses et surtout vu qu’il s’agit là d’un cas de force majeure.
Nous sommes aussi profondément déçu d’avoir à défendre l’image de la Tunisie et des tunisiens et de tout faire pour rassurer les compétences internationales pour qu’ils viennent en Tunisie et partager leurs connaissances avec nous pour favoriser le développement dans notre pays tant sur le plan économique que technologique.
Pour traduire et décrire des faits que nous pouvons confirmer, il est important de noter que plusieurs responsables au sein de Google croient au potentiel et aux compétences Tunisiennes et pensent tout comme nous que la formation de ses talents sur les technologies de Google ne peut que leur donner plus de chance à s’intégrer plus facilement dans le monde du travail à l’échelle mondial et se tailler une place de choix dans ce domaine. Ces mêmes responsables se sont battus à nos cotés pour accélérer le processus d »intégration de la Tunisie dans les plans d’expansion de Google, après que notre pays ait été négligé pendant des années à cause de la censure pratiquée.
Après toutes les difficultés auxquelles nous avons fait face durant le Droidcon Tunis, durant le SFD et maintenant avec le report du Google Tech Workshop 2012, il devient de plus en plus difficile de garder le souffle et surtout les arguments pour convaincre les partenaires potentiels et promouvoir les compétences de notre pays.
Nos efforts ont permis, avec nos partenaires, amis et confrères, de gagner un Award de la meilleure organisation de SFD en 2011 à l’échelle mondial, d’avoir des Tunisiens gagnants au Top trois des meilleures participations au Global Android Dev Camp 2012, d’organiser le premier Droidcon dans le monde arabe et en Afrique avec plus de 15 conférenciers de renommée internationale, de propulser la Tunisie à la troisième position du classement des GTUGs (devenus Google Developers Group) les plus actives au monde et nous continuons de militer pour qu’il y est de plus en plus de notoriété pour les compétences Tunisiennes à l’échelle mondiale.
Nous le faisons entre autres parce que nous pensons qu’il est de notre devoir et responsabilité de participer à la reconstruction de notre pays.
Nous le faisons aussi parce qu’à travers ces réussites nous pourrons attirer directement ou indirectement des investissements dans le domaine des TICs en Tunisie et créer plus d’emploi pour que de plus en plus de nos concitoyens puissent vivre dignement.
Nous le faisons parce que nous pensons que si nous, jeunes intellectuels tunisiens, ne le faisons pas, personne ne viendra le faire à notre place.
Nous resterons optimistes et nous comptons sur le soutien de tout le monde pour pouvoir avancer. »
Taher Mestiri